Journal de bord en Géorgie 🇬🇪 : un dernier tour et puis s'en vont
Publié il y a environ 1 an par Clémence et Adrien
Plus de trois semaines de pause, qui aurait pu l'imaginer ? Pas nous. C'est le coeur serré que nous quittons notre volontariat au sein du Gipsy village. Ces aurevoirs nous font un peu l'effet d'un nouveau départ. C'est reparti !
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Jours 221 à 226 🇬🇪 - De retour à Tbilissi
D'Assouréti à Tbilissi, Géorgie le 12 septembre 2022
Nous quittons Assouréti en fin de journée et prenons la direction de Tbilissi, nous vivons l'instant comme un nouveau départ. C'est heureux mais surtout excités que nous descendons du marshrutka à l'arrêt de métro Isani. Après trois semaines au vert et après avoir découvert Tbilissi uniquement au mois d'août, notre arrivée en pleine heure de pointe nous met tout de suite dans le bain. Le brouhaha de la capitale géorgienne ne nous avait absolument pas manqué.
Nous montons dans le métro avec Emi, notre amie danoise du Gipsy village. Un arrêt pour elle, trois pour nous. Nous nous quittons pour quelques heures seulement car nous avons prévu de passer la journée du lendemain tous les trois. Adrien se lance dans l'impressionnant escalator du métro, je lui emboîte le pas et nous débouchons tous deux sur la place de la Liberté (Liberty square). Arriver dans un endroit connu nous donne l'étrange impression de rentrer à la maison. C'est un sentiment que j'affectionne particulièrement et qui est pourtant si rare en voyage.
Nous remontons une première rue, puis tournons à droite pour rejoindre la suivante, avant d'arriver à destination. Un petit passage voûté nous amène dans une grande cour intérieure typiquement géorgienne composée de plusieurs bâtiments. Nous ne savons pas à quelle porte toquer. Heureusement pour nous, une dame assise à sa terrasse nous aide à trouver notre chemin.
Un papy russe plutôt froid nous accueille. Il nous fait faire le tour de la pièce tout en prenant soin de compter chaque assiette et chaque couvert. Nous comprenons que rien ne doit disparaître et que tout sera de nouveau compté à la sortie. Un point positif quand même, la chambre est parfaitement rangée, propre et fonctionnelle.
Nous logerons ici trois jours, histoire de nous remettre en jambe tranquillement. Un petit tour à notre Carrefour favori et nous passons la soirée en amoureux. Ça faisait longtemps !
Tbilissi, GĂ©orgie le 13 septembre 2022
Ce réveil est un peu particulier. Déjà parce qu'il n'a pas sonné à 6h30, mais surtout parce qu'Adrien m'explique qu'il y a eu des attaques dans la nuit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Pour l'instant, nous n'en savons pas beaucoup plus, les informations se faisant rares.
Emi nous propose de se retrouver en ville dans une heure. Nous nous rendons ensemble au jardin botanique perché juste derrière la forteresse Narikala, à deux pas du coeur de ville.
Bien plus qu'un jardin, il s'agit d'un sacré labyrinthe vallonné entre cascades, forêts de bambous et de cyprès, parterre à la française, des serres ou encore un petit jardin japonais. La promenade est très agréable et ne coûte que 4 laris par personne (1.4€). Nous y passons toute la matinée.
Nous redescendons ensuite vers la vieille ville et traversons notre tout premier quartier, là où nous avons séjourné il y a quelques semaines. Nous faisons découvrir à Emi notre ancienne rue et nous nous arrêtons pour déguster un lobiani et un khatchapuri. Bien installés tous les trois, nous nous faisons surprendre par... Ali !
Que le monde est petit ! Aucun de nous trois n'a internet. Ali, notre copain iranien et volontaire au Gipsy, nous a tout simplement trouvé dans la rue par le plus grand des hasards. Nous poursuivons notre journée tous les quatre. Glaces, tour de l'horloge, pont de la paix et fin de journée dans un petit bar sympa, nous jouons, Adrien et moi, nos rôles de guide de la ville avec beaucoup de plaisir.
Il est malheureusement temps de refaire nos adieux à Ali. Il doit prendre le dernier bus du soir pour rentrer à Assouréti. Cette petite journée supplémentaire ensemble était magique. Ali va nous manquer.
La triste réalité nous rattrape le soir venu. Ce qu'a lu Adrien ce matin se confirme. La situation est très tendue entre les deux pays voisins : l'Azerbaïdjan et l'Arménie. Emi est censée partir demain en Arménie et nous dans quelques jours. Nous nous demandons si cela est judicieux.
Cette fin de journée mêle donc interrogations et beaucoup, beaucoup de discussions.
Tbilissi, GĂ©orgie le 14 septembre 2022
Voyager, c'est un rêve de tous les jours. Nous avons provoqué cette chance et nous sommes plus que contents du chemin parcouru. L'Arménie est un pays qui nous attire énormément et dont tous les voyageurs rencontrés nous ont fait l'éloge. Mais nous nous rendons à l'évidence et préférons reporter de quelques jours (ou plus) notre séjour.
Nous nous levons un peu chamboulés. L'itinéraire Géorgie - Arménie - Iran, qui paraissait tout tracé, se trouve perturbé. Devrons-nous revenir en Turquie pour atteindre l'Iran ou tenter de passer quand même par l'Arménie ? Tout est remis en question.
Pour l'heure, la seule chose sur laquelle nous pouvons agir, ce sont nos demandes de visa pour l'Iran. Il y a quinze jours, nous avons effectué les premières démarches en ligne via l'agence Tap Persia. Notre demande a été vite acceptée, mais il faut désormais se rendre dans une ambassade pour la finaliser et payer les frais associés (75€ en septembre 2022). Sans avoir anticipé tous ces nouveaux évènements, nous avions trouvé opportun de choisir de le faire à l'ambassade iranienne d'Erevan, la capitale arménienne située sur la route.
Nous décidons ce matin de demander à l'agence s'il est possible de les faire transférer à l'ambassade iranienne de Tbilissi. Nous recevons un message dans la matinée, c'est possible pour 5€ chacun. Espérons que cela ne prenne pas trop de temps. Aujourd'hui c'est mercredi et en Iran le week-end c'est les jeudis et vendredis.
Comme hier, nous retrouvons Emi non loin de la place de la Liberté. Elle a décidé de prolonger son séjour à Tbilissi en attendant de voir pour la suite. Puis, c'est au tour de Darya et Misha, nos copains russes, de nous retrouver en ville car c'est leur jour de repos au Gipsy village.
Au programme, librairie avec Emi, shopping avec Darya et glaces pour toute la fine équipe. On se rend au Cone Culture, une adresse qu'on a adoré ! Je recommande notamment le cornet de glace maison et fait minute au chocolat et la boule orange and cloves. Un pur délice.
Quelques câlins plus tard, nous quittons Darya, Misha et Emi pour de bon après avoir passé une bien belle journée tous ensemble. Ils vont nous manquer !
De retour à notre chambre, nous découvrons que nos visas sont déjà prêts à l'ambassade d'Iran de Tbilissi. Nous réservons donc deux nuits supplémentaires dans la capitale. Les dernières ?
Tbilissi, GĂ©orgie le 15 septembre 2022
Changement de chambre. Changement de quartier. Nous montons dans notre premier bus de ville et il est bondé. Nous mettons une heure pour parcourir 5 kilomètres. Chaque arrêt est l'occasion de faire monter encore plus de passagers. Sacs vissés sur le dos, mamies géorgiennes dans tous les sens dans le bus, le trajet est mémorable.
Vake. C'est le nom de notre nouveau quartier. À peine libérés du bus, nous découvrons que ce quartier est très vallonné. Nos mollets ne sont pas épargnés mais fort heureusement, nos nouveaux hôtes nous ont autorisés à déposer nos sacs dans la chambre avant d'affronter cette journée administrative.
10h30, après être entrés chez une voisine bien gentille, nous trouvons finalement la bonne maison. La chambre est prête, j'aurais bien aimé sauter dans le lit, mais non. Nous prenons nos passeports, des sous et partons immédiatement en direction de l'ambassade d'Iran. Elle n'est qu'à 20 minutes à pied de notre nouveau logement. D'après Google, l'ambassade est ouverte tous les jours de 9h à 12h sauf le jeudi. Nous sommes jeudi, alors on se prépare au fait que peut-être, nous faisons tout ça pour rien. Nous nous disons que nous aurons au moins fait du repérage pour le lendemain.
Entre notre maison d'hôte et l'ambassade se trouve un immense parc qui promettait de rendre notre marche agréable. Sauf que celui-ci est en fait en plein travaux. Vu la poussière et les gravats, j'aurais dû mettre mes chaussures de marche, mais pas le temps de faire demi-tour. Après pas mal de détours non voulus (merci Google), nous apercevons enfin l'ambassade.
On sonne, la porte s'ouvre. On est trop contents. Nous passons la sécurité et nous installons dans une pièce climatisée en attendant d'être appelés. Aucun étranger à l'horizon. Un gentil monsieur nous fait signe de nous approcher avec nos passeports. Tout est en règle, il nous donne le nom et l'adresse de la banque où il est obligatoire de se rendre pour payer nos visas. Une fois cela fait, nous devrons simplement revenir avec la preuve de paiement. Un autre iranien, tout aussi charmant, nous indique que la banque se situe juste à côté de l'ambassade de Turquie à quatre arrêts de bus.
Vu notre première expérience pas très agréable en bus de ville, nous décidons de parcourir les 2 kilomètres à pied. Arrivés à la banque, payer les visas s'avère plus compliqué que prévu. La banquière nous annonce des délais de 3 à 5 jours. Très étonnés mais n'ayant pas le choix, nous nous lançons quand même dans la procédure d'enregistrement. Il faut une adresse locale, on en n'a pas. Il faut un numéro de téléphone local, on n'en a pas non plus. Grâce à nos copains du Gipsy et au wifi public, nous finissons par recevoir le code nécessaire à notre enregistrement. Ouf !
Nous payons nos visas (75€ chacun en liquide), et là , revirement de situation. La dame nous donne notre preuve de paiement et nous dit que c'est bon, que la procédure est terminée et qu'on peut repartir. Nous n'en croyons pas nos oreilles. Pas très sympathique, elle nous aura bien fait stresser pour rien.
12h40, on sort de la banque. Je me souviens alors d'un petit papier scotché sur la porte de l'ambassade iranienne qui indiquait qu'elle fermait à 13h. Je me retourne vers Adrien : « 20 minutes de marche, l'ambassade ferme dans 20 minutes, on y va ou pas ? »
C'est parti pour une folle chevauchée à travers la ville !
12h56, on sonne à la porte de l'ambassade. Ça ne répond pas. Dommage. On sonne quand même une seconde fois et la porte s'ouvre. L'agent nous reconnaît et nous fait passer rapidement la sécurité.
12h58, le gentil monsieur du matin nous reçoit à nouveau. Nous sommes les derniers à l'intérieur. Il ne semble pourtant pas pressé de fermer. Nous discutons avec lui de la France, de notre voyage et il nous indique même des lieux à visiter dans son pays. La gentillesse iranienne. 10 minutes plus tard, nos visas sont prêts. Nous sommes tellement contents d'avoir enfin nos visas ! Ça valait la peine de revenir au pas de course.
C'est reparti pour 20 minutes de marche à un rythme plus tranquille. Nous faisons un petit tour du quartier, trouvons de quoi déjeuner et rentrons dans notre maison d'hôtes. Maintenant qu'on a nos visas en poche, on peut commencer à projeter la suite de notre périple.
Tbilissi, GĂ©orgie le 16 septembre 2022
La journée d'hier fut particulièrement animée, de quoi nous faire oublier que nos hôtes sont cette fois-ci très gentils et amicaux. Nous vivons dans leur maison familiale et la grand-mère est aux manettes.
Je la croise d'ailleurs en sortant de la chambre ce matin et la salue d'un joyeux « Dobre outra ». Son regard s'illumine et elle me demande si je parle quelques mots de russe. Malheureusement, mes compétences linguistiques en russe s'arrêtent aux salutations de base. Son anglais reste assez bon pour qu'on puisse bien se comprendre, c'est l'essentiel.
L'avantage d'avoir bouclé tout l'administratif hier, c'est qu'aujourd'hui on peut faire ce qu'on veut. Nous prenons tout d'abord la direction du lac des Tortues, sur les hauteurs de Vake. Les chemins qui y mènent ne sont pas très bien entretenus. Pourtant là haut, la vue est superbe sur cette partie de Tbilissi. Les hautes tours de verre et d'acier du quartier des affaires et des ambassades nous offrent un aspect totalement différent de la ville, plus moderne et moins touristique.
Le chemin retour est tout aussi panoramique... et glissant. Heureusement, on ne s'est pas fait avoir aujourd'hui et nos chaussures de marche nous sauvent la mise plusieurs fois. Arrivés sans chutes près des premiers immeubles, nous nous rendons compte qu'on vient de débarquer dans les très beaux quartiers de la ville. Nos tenues de mi-voyageurs, mi-randonneurs jurent un peu. On croise des Géorgiens tirés à quatre épingles, élégants qui viennent chercher à l'école leurs enfants en uniforme.
Ayant envie d'un hamburger et après avoir essayé deux adresses Google mal référencées, nous craquons pour un Mac Do. Pour le dessert, nous montons en gamme et optons pour café bobo et végétarien à 10 mètres de là , le Lui Coffee. Les choux à la crème y sont délicieux.
Nous rentrons ensuite boucler nos sacs. Tbilissi, c'est fini ! Nous reprenons la route dès demain.
La capitale géorgienne nous aura charmés durant ces presque quinze jours. La ville est internationale, agréable à vivre et assez grande pour qu'on puisse ne jamais s'ennuyer. Elle reflète finalement bien la Géorgie, une ville tournée vers l'Europe au passé croisé entre Russie, Iran et Turquie.
Après huit mois de voyage, peu d'autres endroits nous ont laissé une aussi bonne impression. Nous pensons tous les deux qu'il serait possible d'y vivre quelques mois. Qui sait ?
Jours 226 à 229 🇬🇪 - En passant par chez Staline
De Tbilissi Ă Gori, GĂ©orgie le 17 septembre 2022
Nouveau départ. Les transports en commun de Tbilissi n'ont plus de secret pour nous si bien que nous arrivons facilement à la gare routière de Didube. Elle dessert le nord et l'ouest du pays. Comme toujours, nous demandons aux différents conducteurs l'emplacement des bus qui vont spécifiquement à notre destination. Maps.me est également d'une bonne aide pour trouver le bon endroit dans toute cette fourmilière de minibus.
Aujourd'hui, nous nous rendons à Gori, la capitale de la Kartlie intérieure (Shida Kartli), le long de la vallée de la Koura. Le conducteur du bus nous réserve deux places à l'avant. Nous n'avons jamais été aussi bien installés, c'est royal. Une fois n'est pas coutume, nous pouvons profiter pleinement des paysages et des monuments qui jalonnent la route, comme l'iconique église de Mtskheta. Nous sommes chanceux puisque le bus nous dépose en plein centre de Gori, à deux pas de l'endroit où nous devons nous rendre.
La chambre que nous avons réservée se trouve dans une ancienne maison familiale, construite en briques et très bien rénovée. Nous poussons le portail en fer qui en garde l'entrée. Nos hôtes, un frère et sa belle-soeur, nous attendent dans la cour à l'ombre d'une vigne centenaire. Ils n'habitent pas là mais sont venus nous ouvrir la porte. Très sympathiques, ils sont aussi élégamment apprêtés, ce qui tranche avec nos habits de voyageurs usés par presque huit mois de baroude. Baia nous propose même deux cafés et nous dit en souriant qu'elle adore notre accent français.
Nous passons le reste de la journée à faire un premier tour de Gori et en apprenons plus sur son histoire.
La principale figure de la ville n'est autre que Joseph Staline. D'origine géorgienne, il est né à Gori sous le nom de Iossif Vissarionovitch Djougachvili. Staline n'est finalement qu'un nom d'emprunt.
En marchant, nous arrivons dans un parc bien entretenu au pied d'un imposant bâtiment. Nous venons en fait d'arriver devant le musée consacré à l'ancien dirigeant russe. Juste à côté se trouvent la modeste maison où il est né et son wagon de chemin de fer personnel, une voiture Pullman verte blindée. Naïfs, nous montons à l'intérieur sans billets avant de nous faire refouler quelques minutes plus tard par une dame de la sécurité.
Suite à plusieurs retours négatifs sur le contenu du musée, nous préférons rentrer dans notre chouette logement afin de planifier la journée du lendemain.
Uplistsikhe, GĂ©orgie le 18 septembre 2022
Un passage au magasin du coin, deux gourdes d'eau pleines dans le sac, nous sommes prêts pour affronter la chaleur des environs de Gori. Notre objectif du jour Uplistsikhe (Ouplistsikhé en français) se situe à une quinzaine de kilomètres à l'est, en descendant le fleuve Koura.
Uplistsikhe est une célèbre cité troglodytique, inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO. Le site fut l'un des plus anciens lieux habités du Caucase. Il se situe d'ailleurs sur une des pistes caravanières de la route de la soie, ce qui a permis à la ville de prospérer.
Ne sachant pas trop où prendre le bus, nous décidons de nous poster le long de la seule route qui y mène et de faire de l'auto-stop. Une première voiture s'arrête à peine deux secondes plus tard. Le conducteur, un monsieur moustachu, nous dépose à un croisement stratégique quelques kilomètres plus loin. Re-belotte, nous tendons notre pouce. Les seuls véhicules que nous croisons sont les fourgons privatisés des tours guidés. Après une dizaine de minutes, un marshrutka nous prend à son bord. Le voilà notre bus. Il nous amène à 1 kilomètre des lieux pour seulement 1 lari (0,35€).
Nous découvrons des paysages arides et rocailleux tout autour de nous. Ils nous rappellent beaucoup les paysages autour de la cité arménienne d'Ani en Turquie. Et pour cause, nous n'en sommes pas très loin puisqu'elle se trouve à une centaine de kilomètres à vol d'oiseau. En cette saison, seuls les abords de la Koura sont encore verdoyants. Tout le reste est poussiéreux et sec.
Au détour d'un virage, nous apercevons enfin la cité troglodyte, posée sur son piton rocheux. Il est couvert de nombreuses grottes sur plusieurs niveaux et coiffé d'une église.
Malheureusement, un tremblement de terre au début du XXème siècle a détruit la majorité des cavités. Sur les 700 d'origine, il n'en reste plus que 150.
Le ticket d'entrée coûte environ 15 laris (5€), ce qui est raisonnable pour un site archéologique. L'intérieur est plutôt bien balisé, mais manque quand même d'explications. Nous aurions aimé en apprendre davantage sur la vie des habitants de l'époque et pourquoi ils se sont installés là . La visite est en accès libre, nous passons par tout un ensemble de cavités et rejoignons finalement l'église au sommet. De là haut, la vue est exceptionnelle sur la vallée qui prend presque l'allure d'un canyon sur sa partie gauche.
Juste avant de terminer la visite, nous ne manquons pas d'emprunter le grand tunnel. Ce dernier part du niveau de la rivière et grimpe jusqu'au niveau des premières habitations. Son côté secret et discret permettait aux habitants de se ravitailler en eau en toute sécurité en cas de siège, ou même de s'enfuir si la situation était trop compliquée.
Nous rentrons par le mĂŞme bus qu'Ă l'aller. Attention, celui-ci part d'un peu plus loin le long de la route.
Gori, GĂ©orgie le 18 septembre 2022
Le soir venu, nos hôtes nous font la surprise de débarquer avec une bouteille de vin maison. On ne peut pas faire plus local puisqu'il est produit à partir de la vigne qui pousse dans la petit cour.
Nous discutons de la tradition géorgienne de porter des toasts, que nous nous avions d'ailleurs expérimenté au bord de la rivière de Lagodekhi. Puis la conversation dérive sur le voyage, mais aussi la politique et la guerre.
La ville de Gori a en effet été particulièrement touchée par les deux guerres d'Ossétie du Sud. Elle fut même envahie par la 58ème armée de Russie en 2008. Ces tristes histoires nous ramènent malheureusement à l'actualité récente.
Gori, GĂ©orgie le 19 septembre 2022
Trois nuits peuvent paraître beaucoup pour visiter Gori. Néanmoins, ce temps supplémentaire nous permet de ne pas être chaque jour en mouvement et de nous créer une petite routine.
Nous consacrons la journée à quelques tâches indispensables, à commencer par ma coupe de cheveux. Quelques mois ont passé depuis mon dernier passage chez le coiffeur, il est grand temps d'y retourner. Je m'en tire pour 10 laris (3.5€) la coupe, barbe comprise. C'est simple, je n'ai jamais payé si peu cher de toute ma vie.
Outre ce passage esthétique, nous complétons notre visite touristique en montant à la forteresse, qui est alors en pleine rénovation.
En redescendant, nous passons devant huit statues d'hommes assis en cercle. Les personnages ainsi représentés sont tous estropiés afin de rendre hommage aux victimes de la guerre.
Jours 229 à 232 🇬🇪 - Borjomi, la Vichy du Caucase
De Gori Ă Borjomi, GĂ©orgie le 20 septembre 2022
Après avoir avalé un bon petit-déjeuner à base de confiture du Gipsy village et de pain géorgien, toujours aussi succulent, nous attendons patiemment nos hôtes. Ils nous ont proposé de nous amener en voiture à la gare routière, à environ 4 kilomètres de la maison. On a accepté bien évidemment.
Au lieu de nous déposer à l'entrée de la gare routière, on y entre en voiture et on circule entre les minibus. Aucune pancarte n'indique Borjomi (Bordjomi), notre future destination. Notre hôte va demander à un chauffeur. Le bus est parti en avance car il était déjà plein, chose courante en Géorgie. Nous sommes un peu surpris que même les Géorgiens ne puissent pas anticiper ces aléas. Aucun autre bus n'est prévu pour Borjomi aujourd'hui. Notre hôte nous conseille de prendre le prochain bus pour Chaschuri (Khachouri), où nous trouverons facilement une correspondance pour Borjomi. Nous les saluons chaleureusement.
Le trajet est rapide. Arrivés à Chaschuri, tout le monde descend... sauf nous. Le chauffeur nous fait signe de rester installés. On comprend alors qu'il nous dépose à l'endroit exact du départ des bus pour Borjomi. Décidément, c'est la journée de la gentillesse géorgienne.
La route entre Chaschuri et Borjomi change du tout au tout. Nous avons quitté Gori, peu vallonnée, aride et sèche en ce dernier jour d'été, pour arriver moins d'une heure et demie plus tard dans les Vosges. Littéralement ! Forêts, rivière, verdure, montagnes, la différence est saisissante et agréable.
Nous grimpons jusqu'à notre maison d'hôtes et découvrons un jardin charmant où les arbres fruitiers débordent de pommes et de prunes. Il y en a autant à leurs pieds que sur leurs branches. La vue est canon et le goûter tout trouvé.
Borjomi, GĂ©orgie le 21 septembre 2022
Le temps des deux prochains jours est annoncé menaçant et très changeant, surtout l'après-midi. Bref, on est bien arrivés à la montagne. Nous décidons de faire deux randonnées matinales. Nous commençons aujourd'hui par le parcours blanc-bleu.
Nous descendons dans le centre-ville, traversons la Koura et rejoignons l'autre versant. Cette partie de la ville est un peu plus touristique. Deux conducteurs de buggy nous alpaguent, ça faisait longtemps. Mais ce qu'on apprécie tout particulièrement c'est l'architecture splendide de certaines bâtisses.
Ma préférence va pour l'hôtel Golden Tulip. Construit en 1892, il s'agit de l'ancienne maison du consul d'Iran Mirza Riza Khan. L'extérieur, d'un bleu turquoise, est sublime. Le balcon de la villa est décoré de motifs floraux et de carreaux de miroir.
Après en avoir pris plein les yeux, nous revenons légèrement sur nos pas et entamons la montée d'une route goudronnée qui amène au début de la randonnée. Peu de voitures empruntent cette route qui traverse une forêt et nous offre quelques vues sur la vallée. En haut, nous découvrons une grande-roue aux couleurs de l'Italie, l'arrivée du téléphérique et quelques habitations vieillissantes.
Le chemin bifurque et nous entamons la descente à travers bois. Nous dépassons une petite chapelle avant de rejoindre les bains qui font la réputation de la ville. En effet, Borjomi est une station thermale connue pour ses sources d'eau à l'hydrocarbonate de sodium. Les eaux minérales de Borjomi auraient des pouvoirs de guérison et de restauration. Elles étaient déjà connues depuis les temps anciens et comptent des vestiges datant du Ier siècle.
Nous nous retrouvons alors sur le chemin des tsars. Autrefois pavé, il fut construit afin de relier la ville aux sources. Une succession de ponts en métal nous amène finalement au Borjomi Central Park, aussi appelé le parc des eaux minérales. L'entrée du parc est normalement payante (5 laris par personne). Nous nous rendons cependant compte qu'il n'y a pas de guichet de ce côté du parc. Sans le savoir, nous avons bien fait de parcourir la randonnée en sens inverse.
Le parc est assez étrange. Il mêle parc d'attraction désuet et quasiment à l'abandon, sources d'eau et rivière. Il est à la fois beau et vieillot. On apprend qu'il a été inauguré en 1850, avant que des usines de mise d'eau en bouteilles, une verrerie et une centrale électrique ne soient créées du temps du Grand-Duc Mikhaïl Romanov. Les Romanov aimaient beaucoup venir dans la région. Un palais y a même été construit en 1892 plus haut dans la vallée.
Borjomi, GĂ©orgie le 22 septembre 2022
Le parc national de Borjomi-Kharagaouli est l'un des plus grands parcs nationaux d'Europe et le plus grand de Géorgie. Il s'étend de la ville de Borjomi à la ville de Kharagaouli. Des randonnées de plusieurs jours sont possibles dans la chaîne du Petit Caucase. Le coin est également réputé pour ses nombreuses stations de ski. L'idée est tentante, mais la météo n'est pas vraiment de notre côté.
Nouvelle journée, nouvelle randonnée. C'est parti pour le parcours blanc-vert. On commence juste au-dessus de la maison et nous nous retrouvons en pleine forêt dès les premiers mètres. Le soleil perce légèrement à travers les arbres, mais le terrain est humide et très glissant. Les orages de la veille ont laissé des traces.
Au bout d'une bonne heure de montée chaotique, dans une forêt dense et plutôt très rafraichissante, nous atteignons le point le plus haut du jour, le Cross Mountain à 1132 mètres. La vue se dégage enfin sur les montagnes du Petit Caucase et on aperçoit timidement la ville en contrebas. Les signes blanc-vert nous amènent à une première croix Cross 1, à flanc de falaise, puis à une seconde.
Cette vue a dû, bien plus que nous subjuguer, nous aveugler. Sans s'en rendre compte, nous nous sommes engagés sur le mauvais sentier. Mauvais dans tous les sens du terme. Déjà , parce que ce n'est pas le bon, mais aussi parce que ce n'est pas vraiment un chemin. Nous passons les deux prochaines heures à désescalader la montagne.
Seul avantage à descendre à flanc de falaise, nous avons quitté l'humidité de la forêt. Après une succession de belles vues dégagées, nous atteignons enfin la forteresse de Borjomi, dernière étape de la randonnée. Forteresse est un bien grand mot. Quelques pierres empilées laissent supposer qu'un mur se dressait là auparavant.
Nous clôturons ce séjour plus en douceur, à profiter entre deux averses des fruits à profusion et du beau jardin.
Jours 232 à 235 🇬🇪 - La forteresse d'Akhaltsikhe
Akhaltsikhe, GĂ©orgie le 23 septembre 2022
Depuis le bord de la route, nous hélons le premier marshrutka qui passe en direction d'Akhaltsikhe. Nous n'attendons pas longtemps et une heure plus tard, nous sommes déposés à bon port. Facile. En revanche en Géorgie, le prix du trajet n'est pas toujours proportionnel à la distance parcourue. Les courts trajets ne sont malheureusement pas les plus rentables.
Vers midi, nous entrons dans notre nouvelle maison d'hôtes, la Guest House Host Family. Son nom n'est pas trompeur et nous sommes accueillis par Nato, ses garçons de 8 et 4 ans et sa soeur Natia. Après plus de deux mois passés dans le pays, on peut dire que les Géorgiens ne sont pas très originaux avec les prénoms de leurs enfants. Nino pour les filles, Giorgi pour les garçons, dans 80% des cas. Sinon, les prénoms sont toujours très proches, comme pour nos hôtes du jour.
Nous ressortons rapidement manger un morceau et nous rendre dans la principale attraction de la ville : sa forteresse. Quel endroit ! Certains l'appelle Rabati fortress, d'autres Akhalsikhe castle. Quoi qu'il en soit, elle en impose et l'arrivée dans sa grande cour principale est majestueuse.
Un petit panneau à l'entrée nous donne quelques informations. La ville d'Akhaltsikhe, connue d'abord sous le nom de Lomsia, a été fondée au IXème siècle par Guaram Mamfali. Le nom Akhalsikhe est mentionné en 1204 et provient de deux célèbres généraux Géorgiens Shalva et Ivane Akhaltsikheli. La ville comptait trois parties : la ville, le château et la citadelle, mais aussi de nombreux remparts, des réseaux de tunnels, des bains et des églises.
Suivant les périodes, la forteresse a connu de nombreuses nations. Elle a notamment été turque pendant près de 200 ans. Elle abritait alors des bâtiments du gouvernement, la résidence du pasha, une belle mosquée et une riche bibliothèque. En 1829, suite à la guerre à laquelle se livrent les empires russe et ottoman, la région passe aux mains des Russes. En 2011-2012, d'importants travaux de reconstruction et de restauration ont commencé. La Turquie a aidé à financer le projet.
De la grande cour principale, nous commençons par prendre de la hauteur. Il est possible de faire le tour des remparts et de monter dans les différentes tours de garde. Elles offrent des vues exceptionnelles sur la forteresse et son château et sur le panorama avoisinant. On parcourt ensuite les jardins, on déambule entre les hôtels et les restaurants.
Une partie de l'enceinte du château est gratuite. Une autre, payante, regroupe un musée, d'autres bâtisses et la mosquée. En suivant les avis mitigés sur internet, nous décidons de ne pas y entrer.
La forteresse est très fournie en bâtiments, jardins, décors. Les styles architecturaux sont variés. Nous avons un peu l'impression de nous retrouver à Disneyland, d'autant plus que tout est neuf et propre. On aime ou on n'aime pas. De notre côté, nous avons beaucoup apprécié les lieux et avons hâte de revenir à la nuit tombée.
Akhaltsikhe, GĂ©orgie le 24 septembre 2022
Comme depuis quelques jours, la matinée est annoncée ensoleillée et l'après-midi pluvieuse. Nous partons donc nous balader assez tôt. La ville d'Akhalsikhe est étonnante. En une matinée, nous visitons une église orthodoxe géorgienne, une église catholique, une synagogue et une église orthodoxe arménienne. Sans compter la mosquée présente au sein de la forteresse que nous avons admirée de loin. La mixité des cultures est impressionnante.
Nous consacrons le reste de la journée à réfléchir à la suite du voyage. Retour en Turquie ou découverte de l'Arménie, il faut se décider. Après mûres réflexions et suivant de près la situation tendue entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, nous décidons de nous rendre quand même en Arménie. De nombreux voyageurs s'y trouvent et nous aurons toujours la possibilité de rebrousser chemin depuis Erevan, sa capitale.
Cette décision me permet de me renseigner sur ce nouveau pays, à commencer par les logements. À première vue, tout part très rapidement et devient cher. Pour la première fois du voyage, nous anticipons et réservons quasiment toute la semaine suivante. La fuite de dizaines de milliers de Russes vers la Géorgie, l'Arménie, le Kazakhstan ou encore la Finlande explique sûrement cet emballement des prix.
Après avoir bien avancé sur nos tâches administratives, il est temps de profiter de notre dernier samedi soir en Géorgie. Nato nous a parlé d'un concert à la forteresse, très bonne idée. C'est vrai que depuis la chambre, nous entendons de la musique qui oscille entre électro et musiques traditionnelles. Une scène a été installée en plein milieu de la cour et malgré la pluie, les jeunes Géorgiens sont de sortie.
Nous trouvons ensuite refuge au restaurant Mimino. Visiblement, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu cette idée, le restaurant est complet. Nous revenons trente minutes plus tard. On nous installe à côté de deux allemands de Sarrebruck et nous passons une fabuleuse soirée tous les quatre à discuter de nos voyages respectifs autour de bières et de vodka maison.
Abastumani, GĂ©orgie le 25 septembre 2022
Plusieurs choix s'offrent à nous pour cette dernière journée dans la région. Suivant à nouveau les conseils de notre hôte, nous prenons la route d'Abastumani, à une petite heure vers l'ouest. Il faut être honnêtes, nous n'avons jamais entendu parler de ce village et nous ne savons pas non plus à quoi nous attendre. La seule information que nous avons est qu'il s'agit d'une ancienne ville thermale où se trouve également un ancien observatoire astrophysique.
Le village s'étire dans une très longue vallée couverte de sapins qui ressemble beaucoup à celle de Borjomi. Nous nous arrêtons dans ce qui semble être le centre-ville. Premier constat, la route est en travaux et de grosses tranchées ont été creusées le long de la rivière. Second constat, les quelques maisons que nous apercevons sont particulièrement belles, travaillées et rénovées. De style typiquement géorgien, elles sont faites de pierre et de bois et datent probablement du début du XXème siècle.
Nous remontons la rue principale jusqu'à trouver un panneau informatif près du téléphérique qui semble à l'arrêt. Cette impression se confirme en arrivant juste devant. Nous devrons monter à pied à l'observatoire, en suivant le chemin de randonnée balisé blanc-jaune.
Qui dit observatoire, dit montagne. Il se trouve en effet à 1580 mètres d'altitude afin d'avoir une vue dégagée du ciel. Nous traversons une forêt humide et fraîche, il fait en effet entre 15 et 20 degrés aujourd'hui. Nous croisons la route de deux jeunes trentenaires, une dame et deux chiens. L'un des deux chiens décide de nous accompagner. Il ne nous lâchera plus de la journée.
En arrivant au sommet, nous constatons avec déception que l'accès à l'observatoire est fermé. Nous essayons de convaincre le gardien de nous laisser simplement faire un tour entre les bâtiments, histoire de ne pas être montés pour rien. Réponse ferme de sa part, l'observatoire ne sera ouvert que ce soir. Logique me diras-tu.
Les trois personnes que nous avons croisées plus tôt arrivent à notre hauteur. La dame s'approche du gardien et semble négocier avec lui en géorgien. Je m'approche du couple et leur demande en anglais s'il est possible d'entrer avec eux, au cas où. À priori, le gardien est catégorique, nous les remercions et repartons. Trente secondes passent puis la fille nous hèle au loin. Revirement de situation, elle nous indique que nous pouvons finalement entrer tous les cinq et visiter l'extérieur des bâtiments.
C'est ainsi que nous faisons la connaissance de Garik, sa femme Oksana et sa maman. Il nous explique qu'il est russe d'origine géorgienne et arménienne et que sa mère vient d'Abastumani. Cela explique sa capacité de négociation. Tous les trois sont revenus vivre récemment en Géorgie. Fait très intéressant, son grand-père a participé à l'électrification de l'observatoire de nombreuses années auparavant.
L'observatoire astrophysique a été construit en 1932. Abastumani n'a pas été choisi au hasard. Cette montagne est éloignée de toute pollution lumineuse, l'air y est pur et les conditions atmosphériques inhabituellement calmes. Il s'agit du premier observatoire d'altitude d'URSS.
Nous faisons avec eux le tour du complexe qui s'avère immense. On y découvre une véritable mini-ville avec ses zones résidentielles, son ancienne station essence et plusieurs observatoires et bâtiments scientifiques encore en activité. Connaissant bien l'endroit, Garik nous raconte un peu son histoire et nous montre même l'immeuble où son grand-père a vécu. Il nous invite à revenir le soir pour observer avec eux les étoiles, nous ne pouvons malheureusement pas accepter. Ce sera pour une autre fois.
Nous les remercions et continuons seuls notre exploration des lieux. Nous nous rendons compte que le temps est passé bien vite. Il est 15h, notre bus est à 16h30 et notre GPS indique une heure trente de route jusqu'en bas. Nous effectuons la redescente au pas de course jusqu'à arriver en avance dans le marshrutka. Ouf.
Jours 235 à 236 🇬🇪 - La vallée de Vardzia
Vardzia, GĂ©orgie le 26 septembre 2022
Un dernier Ă©pisode de Tom et Jerry avec Luca, le cadet, puis il est temps de faire nos aurevoirs Ă la petite famille. 10h30, nous montons dans le marshrutka direction Vardzia.
La route est splendide. Nous remontons encore et toujours la Koura, qui ne nous quitte pas depuis Tbilissi. Nous retrouvons les mêmes canyons et vallées aux couleurs ocres, que nous avons tant adorés lors de notre passage dans la région de Kars en Turquie. Deux forteresses en ruine gardent le passage de la vallée de Vardzia, elles semblent tout droit sorties d'un film de fantaisie. La route est abîmée et pleine de trous, si bien que nous mettons deux petites heures pour rejoindre l'entrée du site historique de Vardzia.
En arrivant, nous notons les heures d'ouverture et les tarifs, avant de nous rendre à notre hôtel. Son emplacement est plus que stratégique puisqu'il ne se trouve qu'à 200 mètres de notre point d'intérêt du jour. Nous avons l'impression d'avoir attéri au bout du monde. Des vaches, quelques agriculteurs, un café et c'est tout. Heureusement que nous avons prévu le coup en achetant des victuailles à Akhaltsikhe. Nous prenons le temps de nous installer dans la chambre, de visiter le jardin et de déjeuner à l'ombre des vignes suspendues. Excepté le couple qui nous accueille, nous avons l'hôtel rien que pour nous.
Nous laissons passer les heures chaudes de la journée et les cars de touristes pour n'entrer sur le site que vers 15h. Nous nous acquittons de nos tickets et prenons un audioguide pour deux. Le monsieur y accroche deux paires d'écouteurs, le bon plan.
En avant pour l'ascension de l'ancien complexe troglodyte. Suivant les avis des voyageurs, nous montons dans un petit bus qui nous dépose juste devant l'entrée haute. Il nous permet d'économiser un peu énergie pour visiter la cité à flanc de falaise du haut vers le bas. Audioguide autour du cou, nous commençons à déambuler à notre guise.
Vardzia est un ensemble monastique troglodytique du XIIème siècle. Construit à la base comme forteresse, il s'apparente à nos yeux à une petite cité. Le site contient des milliers de grottes creusées à la main. Elles possédaient des fonction bien spécifiques, habitation, lieu de prière, pharmacie, librairie, réservoir d'eau, cave à vin, entrepôt, etc. Vardzia pouvait accueillir jusqu'à 50 000 personnes à la fois.
Les grottes s'étirent le long de la falaise sur environ cinq cent mètres et jusqu'à dix-neuf niveaux ! C'est très impressionnant. Tout était relié par un système complexe de tunnels. C'était le seul moyen de se déplacer dans la cité et donc, j'imagine, de garantir une sécurité quasi sans failles. Suite à plusieurs tremblements de terre, un pan entier de la falaise s'est écroulé, détruisant par la même occasion une bonne partie de la cité. De nos jours, un système d'escaliers et de passerelles permet de relier les grottes entre elles. Durant la visite, nous empruntons également plusieurs tunnels de l'époque. La prouesse architecturale est incroyable.
La pièce maîtresse de la visite, à laquelle je ne m'attendais absolument pas, c'est l'église de la Dormition et sa source d'eau attenante. Cachées au coeur de la roche, nous en sortons en empruntant un tunnel secret interminable menant vers les niveaux supérieurs. C'est saisissant.
Le reste de notre visite est ponctué de belles vues entrecoupées d'explications historiques. Nous ne regrettons pas l'audioguide qui offre plusieurs explications intéressantes sur la vie à l'époque. Plus nous avançons, moins nous croisons de touristes. Nous sommes presque seuls à la fin.
Le soleil se couche déjà lorsque nous sortons. Notre voyage en Géorgie touche à sa fin. Nous avons adoré nos deux mois dans ce magnifique pays. Nous avons hâte de poursuivre le voyage. L'Arménie nous attend.
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Merci d'avoir lu jusqu'au bout ❤️
Si on nous avait dit que nous passerions deux mois en Géorgie, nous n'y aurions pas cru. Nous route continue plein sud en direction de l'Arménie avec l'Iran en ligne de mire.
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Clémence et Adrien
