Journal de bord en Iran 🇮🇷 : une semaine à Tabriz
L'Iran, j'en rêve depuis que je suis petit. La Perse, la route de la soie, l'accueil sans pareil de ses habitants. Il nous est impossible de passer à côté de ce pays à l'histoire millénaire.
C'est ce qui nous décide à traverser les montagnes du sud de l'Arménie. 15 heures d'un trajet haut en couleurs. Bienvenue en Iran !
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Jour 244 🇮🇷 - De l'Arménie à l'Iran, un voyage bien animé
D'Erevan, Arménie à Tabriz, Iran le 05 octobre 2022
L'excitation nous gagne, ce soir, nous dormirons en Iran. Depuis le temps que nous en rĂŞvons.
Ce matin, nous décidons de prendre une bonne heure et demie de marge pour être sûrs de ne pas manquer le bus. Par conséquent, nous arrivons à la gare routière d'Erevan bien en avance. Nous patientons et observons les autres passagers qui arrivent au compte-gouttes. À notre grande surprise, ils sont tous iraniens. Nous pensions sympathiser avec d'autres voyageurs, ce sera pour une prochaine fois.
L'assistant bus nous place de manière à ce que nous soyons côte à côte. Ayant réservé les deux derniers sièges, nous n'étions pas censés être à côté. Nous nous retrouvons de fait au dernier rang. Devant nous, quatre amis iraniens ayant la quarantaine et à notre gauche un couple installé l'un devant l'autre.
Il est 11h. C'est parti !
Les premières heures de route nous font longer les frontières de l'enclave azerbaïdjanaise de Nakhitchevan. Les paysages sont rocailleux et gardent cette teinte dorée caractéristique de l'Arménie. Nous passons d'une vallée à l'autre, de lac en lac et croisons le chemin de vaches et de brebis. Une pause dans un routier nous permet de nous dégourdir les jambes.
Aux alentours de Goris, nous nous engageons sur une route bien plus montagneuse. Il s'agit d'une déviation qui permet d'éviter de passer trop proche du Haut-Karabagh. Nous y croisons de nombreux camions à la peine dans des pentes très raides.
Alors que nous approchons du village de Tatev, bien connu pour son monastère, une iranienne demande au chauffeur de mettre de la musique. S'ensuivent pour elle deux heures de danse folle, brinquebalée au gré des virages en épingle. Je ne pensais pas qu'un bus pouvait avoir une sono aussi bonne. Nous profitons de notre côté des derniers rayons du soleil en mangeant des bonbons offerts par notre voisine.
L'Arménie et l'Iran ne partagent que 35 kilomètres de frontière, mais ce point de passage est hautement stratégique. La zone est d'ailleurs gardée par des militaires russes chargés du maintien de la paix, ce qui est plutôt paradoxal en 2022. Ils nous accueillent avec sympathie et l'un d'entre eux tente même quelques mots de français. La frontière chevauche l'Araxe, une rivière qui se jette dans la Koura, le fleuve que nous avons longé à maintes reprises en Géorgie. L'Araxe dessine une partie de la frontière nord de l'Iran depuis 1813.
La frontière est simple à passer. Un tampon de sortie d'un côté du pont. Un tampon d'entrée de l'autre côté. Ça y est, nous sommes en Iran ! Si le passage piéton est rapide, ce n'est pas le cas de notre bus qui mettra près de trois heures à passer la douane. En attendant, les heures défilent et il est presque 23h lorsque nous reprenons la route.
Notre voisine iranienne nous prête son téléphone afin de prévenir notre hôte Amine de notre retard. La fatigue nous gagne. Néanmoins, il faut qu'on se réveille car nous approchons de Tabriz. À notre plus grande déconvenue, le bus s'arrête en plein milieu de l'autoroute. De nuit, l'ambiance est un peu étrange. L'assistant du chauffeur vient nous chercher, sort nos bagages de la soute et nous indique un pont piéton au dessus des voies de circulation. Des taxis attendent de l'autre côté, bien qu'il soit 3h du matin.
Nous essayons de négocier un prix afin de ne pas payer les 20€ que demande le taxi. Nous arrivons à 10€. C'est déjà ça, mais nous comptons tout de même sur Amine pour avoir un meilleur prix à l'arrivée. De toutes façons nous n'avons pas de rials pour le payer. Marché conclu, le taxi nous dépose à domicile. Amine, qui s'est levé pour nous accueillir, règle la note finale et nous fait faire le tour rapide de la maison.
Nous ne traînons pas et sombrons bien vite dans un sommeil profond.
Jours 245 à 251 🇮🇷 - Sous le charme de Tabriz
Tabriz, Iran le 06 octobre 2022
Le soleil illumine la petite chambre de trois personnes où je me suis endormi. Je regarde mon réveil. 11h. Déjà ?
Clémence dort au rez-de-chaussée. En la cherchant, je croise Amine et sa femme qui me saluent avec un grand sourire et me proposent un chai (thé perse). Le premier d'une longue série qui s'étirera sur toute la semaine. La maison d'hôtes où nous nous trouvons est superbe, en particulier son jardin arboré. Des canapés et autres fauteuils tout aussi confortables les uns des autres invitent au repos ou à la discussion, selon les envies. Sur deux étages, la maison accueille de nombreux voyageurs de passage en Iran. La majorité d'entre eux viennent soit d'arriver dans le pays, soit en repartent, ce qui permet aux anciens de transmettre leurs connaissances aux nouveaux.
Je retrouve enfin Clémence et Amine nous sert un délicieux petit déjeuner composé de miel, de fromage frais, de beurre et de pain, ainsi que d'une salade de concombres et de tomates. Nous y aurons droit tous les jours, ce qui n'est pas pour nous déplaire.
Nous décidons de consacrer notre après-midi à découvrir les alentours en douceur. Nous avons le temps et souhaitons appréhender le pays à notre rythme.
La première étape est de changer de la monnaie. Ce qui s'est avéré très simple durant nos 8 premiers mois de voyage se transforme en une véritable aventure à part entière. On ne trouve pas des bureaux à tous les coins de rue. À Tabriz, il faut se rendre dans une rue attenante au Grand Bazar.
Les trottoirs sont bondés en ce premier jour de week-end (jeudi / vendredi en Iran) et les Iraniens ne se poussent pas pour nous laisser passer. On apprend à jouer des coudes.
Soudain, un homme bien habillé nous interpelle en anglais. Très amical, il se présente, Nasser, et nous pose les questions habituelles : « Comment allez-vous ? D'où venez-vous ? ». En comprenant que nous sommes français, Nasser appelle son frère Mansour qui sort de la boutique d'à côté. Mansour nous explique alors qu'il a vécu deux ans à Belfort et qu'il parle de nombreuses langues, dont le français. Les deux hommes tiennent le bureau de l'office de tourisme et ont pour mission de renseigner et d'aider les touristes du mieux qu'ils peuvent. Ils nous proposent de les suivre mais ce n'est pas sur notre route. Une prochaine fois.
Nous arrivons peu après dans la rue des changeurs de monnaie. Des dizaines d'hommes sont là , prêts à échanger n'importe quelle devise en rials, euros, dollars, livre turque. Plutôt que de se précipiter, nous essayons de connaître le bon taux en comparant plusieurs propositions. Nous acceptons finalement l'offre la plus honnête, après avoir discuté avec une dizaine de vendeurs officiels ou non.
Nos premiers rials en poche, nous nous éloignons de la foule du Grand Bazar. Malgré notre allure de touristes, nous passons relativement inaperçus tous les deux. À vrai dire, les iraniens semblent plutôt occupés à faire leurs courses pour le week-end.
Sur le chemin du retour, une longue queue devant un vendeur de sandwichs nous intrigue. La recette est simple : deux grosses pommes de terre écrasées, un oeuf, des oignons et des épices. Nous nous laissons tenter pour 200 000 rials par personne (0,60€), le prix défie toute concurrence. Nous nous installons un peu plus loin pour le manger dans le joli jardin du Golestan. Juste avant de rentrer, nous achetons des fruits et légumes dans un petit marché couvert à deux pas de l'auberge. Les prix sont écrits en chiffres persans, nous allons devoir nous y mettre.
Le soir venu, nous faisons la rencontre de Sam, un indonésien amoureux de l'Iran. Il vient de traverser tout le pays et passe la soirée à nous en vanter les beautés.
Tabriz, Iran le 07 octobre 2022
Depuis deux jours, un groupe de 17 femmes et 2 hommes a investi l'auberge. Originaires de tout le pays, ils se sont donnés rendez-vous à Tabriz pour participer à un regroupement de yoga du rire. De fait, l'ambiance est particulièrement joviale ce matin. Leurs habits colorés et leurs sourires communicatifs nous mettent de bonne humeur.
Nous prenons notre temps bien installés sur la terrasse, pour ne sortir qu'en début d'après-midi. Sam est sur le même rythme que nous et nous lui proposons de nous accompagner en ville.
Première surprise, les rues de Tabriz sont désertes. Sam nous rappelle qu'en Iran, le jeudi est un samedi et le vendredi un dimanche. Nous sommes vendredi, ce qui signifie que la plupart des Iraniens sont en week-end.
Nous traversons un Grand Bazar désespérément vide. En effet, seuls les commerces liés aux fruits et légumes sont ouverts. Au moins, personne ne nous bouscule. Nous reviendrons un autre jour pour en profiter pleinement. En remontant la grande avenue, nous arrivons devant un grand bâtiment à l'angle d'un carrefour. Symétrique et régulier, il me rappelle un peu le style architectural de l'est de l'Europe. L'élément le plus caractéristique est sans nul doute sa tour de l'horloge, sur laquelle flotte un drapeau iranien. Véritable guide, Sam nous explique qu'il s'agit du palais municipal de Tabriz, aussi appelé la Sa'at Tower.
Nous marchons encore un peu et décidons de nous rendre au parc El Goli. Nous nous dirigeons vers une station de métro et trouvons porte close. Sam nous propose alors d'utiliser Snapp, une application mobile de taxis privés, dont le fonctionnement est très proche de celui d'Uber. Les prix sont calculés à l'avance et il faut payer le chauffeur en liquide, ce qui évite tout malentendu. Sam a à peine le temps de finaliser la demande, qu'une Peugeot 405 s'arrête à notre hauteur. C'est bien notre chauffeur ! Comment est-ce possible de venir aussi vite ?
Le conducteur, un jeune iranien parlant anglais, est très amical. Il nous amène à folle allure à travers les grands axes de la ville sur une dizaine de kilomètres et nous dépose à une des entrées du parc. Au moment de payer, Sam sort trois billets de 100 000 rials. Bien que la somme semble énorme, le trajet nous aura coûté environ 0,8€... à trois.
Tous les habitants de Tabriz semblent s'être donnés rendez-vous dans ce parc. On comprend désormais pourquoi il n'y avait personne dans le centre-ville. Le parc en soi n'est pas fascinant, mais l'ambiance est détendue et très agréable. Les jeunes jouent au volley-ball, des familles embarquent dans des pédalos pour faire un tour sur le grand lac artificiel et des groupes d'amis se sont installés pour discuter autour d'un café ou d'un thé.
Nous rentrons en fin d'après-midi, toujours grâce à Snapp, qui deviendra certainement notre indispensable en Iran.
Tabriz, Iran le 08 octobre 2022
Aujourd'hui, c'est samedi. Début de la semaine. Le groupe d'iraniens s'en va. Après deux nuits passées dans le dortoir des filles et Adrien chez les garçons, Amine nous propose de déménager dans une chambre individuelle. Nous acceptons avec plaisir.
L'hôtel retrouve son calme relatif d'auberge d'espagnole, Amine est soulagé. Beaucoup de nouveaux voyageurs débarquent. Allemands, irlandais, français, coréens, équatorien, iranien, turc, nous ne sommes jamais vraiment seuls et profitons de cette ambiance de colonie de vacances.
Nous sortons redécouvrir le Grand Bazar classé au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2010. En majorité fermé hier, nous espérons en voir davantage aujourd'hui. En chemin, nous tombons à nouveau sur Nasser de l'office du tourisme. Nous ne pouvons pas décliner une seconde fois son invitation et passons une bonne heure autour d'un chai avec son frère et lui. L'heure du déjeuner approchant, il nous amène jusqu'à un petit restaurant au coeur du bazar. Sur ses conseils, nous commandons deux énormes boulettes de viande (aussi nommées Kufteh Tabrizi). C'est le plat traditionnel de Tabriz. Elles sont servies avec du pain et des pousses de légumes. On se régale.
Nous nous perdons dans le bazar. Ce labyrinthe sans fin s'étend sur plus de 75 hectares et comprend des dizaines de mosquées, de caravansérails, de musées, de madrasas et de bains publics. Des milliers de minuscules échoppes se succèdent les unes après les autres dans des couloirs plus ou moins étroits. Tout est organisé par secteur d'activité. Après avoir dépassé les vendeurs animés d'épices et ceux de fruits, nous nous dirigeons vers le quartier dédié à l’artisanat, les bijoux d'abord, les tapis persans ensuite.
Les tapis sont exposés dans d'énormes salles voûtées. Finies les petites échoppes, nous en prenons plein les yeux. Un marchand nous salue et nous propose de faire le tour des boutiques de tapis avec lui. Nous découvrons alors de nouvelles salles en sous-sol, couvertes de tapis du sol au plafond. Elles donnent sur des cours intérieures magnifiques.
Lieu d'échange culturel depuis l'Antiquité, l’importance du bazar de Tabriz a augmenté en raison de sa présence sur la route de la soie. Il est devenu l'un des plus grands centres de commerce au monde à partir du XIIIème siècle. Il s'agit d'un des exemples les plus complets de système commercial et culturel traditionnel d'Iran. De nos jours, le bazar de Tabriz est encore l’un des principaux centres commerciaux d’Iran et d’Asie.
Après plusieurs heures à déambuler, il est temps de rentrer à l'auberge. Sam nous attend pour le coucher de soleil. À peine arrivés, il se connecte sur Snapp et une voiture vient nous chercher deux minutes plus tard. Nous roulons en direction de la montagne rouge aux abords de la ville, jusqu'au pied du téléphérique de Tabriz, dans lequel nous prenons place tous les trois.
Plus nous montons et plus la vue est jolie. La couleur de la roche varie entre l'orange et le rouge, bien aidé par les belles couleurs du soleil déclinant. C'est en prenant un peu de hauteur que l'on se rend compte que Tabriz est une ville énorme de plus d'un million et demi d'habitants. La plupart des bâtiments ne font que quelques étages de haut et l'agglomération s'étend aussi loin que porte notre regard.
Le téléphérique nous amène au point le plus haut. La vue depuis l'autre versant est elle aussi incroyable. Les montagnes rougeoyantes correspondent exactement à l'image que nous nous étions faite de l'Iran. Nous nous asseyons face à ce paysage, l'occasion de faire plus ample connaissance avec Sam, un voyageur bien particulier au grand coeur. Il nous raconte ses projets de mariage à Bali et sa demande sans bague sur l'île de Qeshm.
La nuit est bien installée lorsque nous redescendons. Les lumières de la ville nous offrent un joli spectacle.
Tabriz, Iran le 09 octobre 2022
Certaines journées sont spéciales. Il n'est pas toujours question de partir en baroude, il faut parfois se poser et réfléchir à la suite.
OĂą se rendre ? Quoi faire ?
En début d'après-midi, nous rencontrons Marine, une française tout juste débarquée à l'auberge. Nous discutons de tout et de rien et sommes contents de retrouver la langue de Molière. Nous échangeons sur nos voyages respectifs, sur ce qui nous a mené là et ce que nous envisageons pour la suite. Elle nous parle beaucoup de l'Iran, où elle vient de passer presque deux mois. Sa précieuse expérience alimente nos réflexions.
Plusieurs heures passent et la fin de journée approche déjà . Nous avons pris notre décision, raisonnable et rassurante. Dans deux jours, nous prendrons la direction de l'est de la Turquie.
En attendant, il nous faut profiter au maximum de ce temps si précieux dans ce pays merveilleux.
Tabriz, Iran le 10 octobre 2022
Cela fait plusieurs jours que nous entendons parler d'Ali Yousefi, un commerçant de Tabriz pas comme les autres. Curieux de le rencontrer, nous nous rendons dans sa boutique avec Dario, Sina et Marine. Située au bas d'un escalier dans un renfoncement de la rue principale, il ne s'agit pas d'une boutique à proprement parler mais plutôt d'un petit atelier de machines à coudre.
Sitôt arrivés, il nous fait directement signe de rentrer le sourire jusqu'aux oreilles. L'atelier est étroit, mais en se serrant nous arrivons à tenir tous les cinq autour de son bureau. Sina se charge de la traduction, car Ali ne parle pas vraiment anglais.
Nous nous présentons chacun notre tour, Ali est curieux de savoir d'où on vient et ce qui nous amène en Iran. Il nous explique que cela fait près de sept ans qu'il accueille des voyageurs. Il a commencé un jour lorsque deux étrangers ont franchi le seuil de sa boutique, il y a pris goût et ne s'est pas arrêté depuis.
Tout en parlant, il prépare cinq verres de chai grâce à une petite théière posée à même le sol. Quelque chose semble le déranger. Il se fraye un chemin vers la sortie en nous faisant bien signe de rester assis et revient quelques minutes plus tard les mains chargées de bonbons. Un chai doit évidemment s'accompagner d'une petite douceur sucrée.
Le moment est solennel. L'heure est venue de signer le registre des voyageurs d'Ali Yousefi, comme les 12 000 voyageurs qui nous ont précédés ces dernières années. Pour nous remercier d'être venu, il nous offre une carte postale de Tabriz signée de sa main. Échange de bons procédés. Selon lui, les voyageurs sont comme des rayons de soleil qui illuminent son atelier.
C'est pour ces belles rencontres que nous voyageons depuis tant de mois sans nous lasser.
De retour à l'auberge, nous souhaitons bon voyage à Marine qui poursuit son périple vers l'Inde et nous rendons avec Sam dans une cantine iranienne. Un délice.
Tabriz, Iran le 11 octobre 2022
Le dernier jour est arrivé... et nous comptons bien en profiter avec notre nouvelle équipe. À Sam l'indétrônable indonésien-singapourien, nous ajoutons Félix le franco-canadien et David le germano-irlandais. Que de double nationalités !
Nos pas nous amènent naturellement au Grand Bazar, où nous croisons la route de notre ami Nasser. C'est l'occasion idéale d'aller boire un nouveau thé avec toute l'équipe de l'office de tourisme. Par la suite, Nasser se propose de nous montrer plus en détail le Grand Bazar. Nous admirons à nouveau les superbes tapis persans, en nous demandant combien de tels chefs-d’oeuvre peuvent coûter.
Tandis que nous avons le dos tourné, Sam et David se mettent en quête d'un café, réputé excellent. La principale difficulté est de le trouver dans cet immense labyrinthe. Nous y parvenons finalement. L'intérieur est décoré avec goût avec du mobilier en bois et de sublimes tapis. La tenancière est un sacré personnage. Son rire est communicatif.
Par la suite, nous rejoignons la Grande Mosquée (Jahmet Mosque) au niveau de la porte ouest du bazar. Le nom perse signifie la « mosquée du vendredi », en référence à la prière du vendredi midi qui rassemble un grand nombre de fidèles dans la tradition musulmane. En entrant, nous sommes admiratifs devant la beauté des vitraux multicolores et de ces longues allées voûtées. L'ambiance est incroyable.
Nous passons devant un vendeur de sandwichs à la pomme de terre. David, affamé, en commande un. Rien d'anormal, jusqu'à ce qu'un homme ne sorte de nul part pour le lui payer. David refuse, mais l'homme insiste plusieurs fois. Il sort même quatre mojitos (sans alcool) du réfrigérateur et s'entête à nous les payer. Nous cédons finalement à sa générosité spontanée.
Peu après être sortis du bazar, nous passons par hasard devant l'atelier d'Ali Yousefi. C'est là que nous nous rendons compte qu'aucun de nos amis n'a signé son registre, il faut remédier à cela. Nous jetons un rapide coup d'oeil à l'intérieur. Deux pieds dépassent du canapé, Ali fait sûrement une petite sieste. En nous voyant, il se lève et vient à notre rencontre. Ne voulant pas le déranger, nous lui expliquons que nos amis repasseront le voir plus tard dans l'après-midi. Nous lui annonçons aussi que nous partons le lendemain, ce qui nous vaut une dernière accolade chaleureuse.
Aussi improbable qu'exceptionnelle, cette journée nous montre toute la difficulté de nos choix. Partir alors que tout semble si simple.
Jour 251 🇮🇷 - Réveil aux aurores direction la Turquie
De Tabriz, Iran Ă Van, Turquie le 12 octobre 2022
5h40. Le réveil sonne aux aurores, il fait encore nuit. Amine nous attend en bas et donne à notre chauffeur Snapp tous les détails dont il a besoin pour nous amener à bon port. Nous le remercions chaleureusement pour cette belle semaine, en lui promettant de revenir le voir un jour.
Il n'y a personne sur la route et nous sommes déposés une vingtaine de minutes plus tard devant une agence de bus, juste à côté de l'autoroute. Nous attendons une petite heure jusqu'à ce qu'elle ouvre. De nombreux passagers sont arrivés ainsi que plusieurs minibus. Le personnel essaye tant bien que mal d'affecter les bonnes personnes au bon véhicule, c'est un peu la cohue. Nous ne comprenons pas grand chose, mais avec un peu de patience, nous arrivons finalement à monter à bord d'un d'entre eux.
Nous traversons de jolis paysages désertiques sur fond de musique turque. Les passagers négocient une pause chai, qui nous est offert sans que nous ne puissions refuser. Deux heures plus tard, nous arrivons à la frontière turco-iranienne, qui se situe au milieu d'une longue vallée montagneuse.
À la différence de notre arrivée en Iran, elle est réservée aux petits véhicules. Les camions ne peuvent pas passer. Tout se fait assez facilement, malgré un bon nombre de personnes présentes. Le douanier iranien tamponne notre papier, nous sourit et nous souhaite un bon voyage.
Ça y est, nous sommes de retour en Turquie ! Ce court passage en Iran nous a donné plus que tout envie de revenir.
Pour l'heure, nous avons hâte de découvrir le fameux lac de Van et les volcans endormis qui le bordent.
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Merci d'avoir lu jusqu'au bout ❤️
Une semaine à Tabriz s'est écoulée, au bout de laquelle nous avons décidé de revenir en Turquie. C'est l'occasion idéale d'explorer l'est du pays, du lac de Van aux rives de la Méditerrannée.
Plus qu'un blog voyage, nous partageons nos péripéties au fur et à mesure de notre aventure comme on les vit, avec passion et sincérité. Si tu veux nous adresser quelques mots, tu peux nous contacter sur nos pages Instagram : Clémence et Adrien.