Journal de bord en Géorgie 🇬🇪 : de Batoumi à Tbilissi
Difficile de quitter un pays qu'on a tant apprécié et auquel on s'est habitué. Cependant, le monde est vaste et notre voyage continue désormais en Géorgie. La différence est flagrante sitôt la frontière passée.
La Géorgie est synonyme de beaucoup de changements : une heure en plus à appréhender, une nouvelle monnaie à convertir, un nouvel alphabet à tenter de déchiffrer, de nouvelles coutumes à apprendre et tant d'autres choses. Ces efforts ne sont pas vains, car nous souhaitons ralentir un peu le rythme de notre voyage. Et quoi de mieux qu'un pays dix fois plus petit que la France pour le faire.
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Jours 172 à 174 🇬🇪 - La très touristique Batoumi
De Kemalpasha, Turquie à Batoumi, Géorgie le 25 juillet 2022
C'est impressionnant comme tout peut changer en quelques pas. C'est en tout cas l'impression que j'ai à ce moment précis. Un simple tampon sur un passeport, une porte qui s'ouvre et nous nous retrouvons sur le sol géorgien.
La frontière entre la Turquie et la Géorgie est des plus simples à passer, surtout à pied. Tout est fait pour. En moins de cinq minutes nous montons dans le bus pour Batoumi, la deuxième ville de ce petit pays. Ce sera notre première étape géorgienne. Et quelle étape ! Très touristique, Batoumi nous déboussole. Peut-être aussi parce qu'on commence à tomber malade.
Batoumi, Géorgie du 25 au 27 juillet 2022
Après trente minutes de trajet, nous arrivons en plein centre-ville. Nous cherchons le chemin de notre hébergement pour les deux prochaines nuits, mais ce n'est pas si évident. Nous déambulons dans la ruelle sans trop savoir où aller. Personne à l'horizon. Le commentaire d'un coréen sur Booking nous revient à l'esprit : « Si vous franchissez la porte en bois juste à côté du panneau indiquant le numéro 3, que vous montez jusqu'au bout, vous trouverez un logement pas cher dans un bon endroit ». Merci à lui et à la traduction automatique en français, sinon nous y serions encore.
Nous sommes accueillis par un couple de papy mamie géorgien. À peine déchaussés, ils nous offrent un café, des fruits et des chocolats. Trois petites chambres sont installées au dernier étage de leur maison. J'ai l'impression d'arriver chez les grand-parents d'Adrien dans le Jura ! Ils sont aux petits soins, nous nous sentons comme à la maison. Nous faisons d'abord connaissance avec notre voisine kazakhe et son fils qui viennent d'arriver, puis avec un monsieur russe qui loge dans la chambre au bout de la terrasse. La maison est au complet.
Nous ressortons dans l'après-midi en direction du bureau de change. Il y en a beaucoup, nous repérons le mieux noté sur Google : 1 euro correspond à 2.8 laris. Attention, le taux a tendance à fortement diminuer en ce moment. Notre argent en poche, nous décidons de faire le tour de la ville.
Batoumi est étonnante. Son centre-ville a un charme fou avec ses ruelles rectilignes, ses vieilles maisons colorées à un étage, ses bâtiments soviétiques à dix étages, ses pavés mal alignés et pas très droits, ses boutiques toutes mignonnes et son street art omniprésent. Le tout est parfois brinquebalant, parfois rénové à merveille et parfois à l'abandon. Cet étonnant mélange est à la fois déconcertant et harmonieux. Il correspond en tout cas à une ambiance que l'on apprécie beaucoup !
La place principale nous plaît particulièrement. Nommée Place de l'Europe, elle regroupe à elle seule les architectures décalées de la ville. On y retrouve des petites boutiques d'artisanat au centre tandis que sur les côtés, les restaurants chics sont installés en face d'un Mac Donald flambant neuf. La statue du personnage mythologique grec Médée domine au milieu des édifices datant de la fin du XIXème siècle et du début du XXème.
Puis, quand on arrive au bord de la mer Noire à seulement une rue de distance, les touristes affluent. Le bulvar est constitué d'un joli front de mer de près de 10 kilomètres, d'une longue plage et d'un grand parc. Il est également parsemé de casinos, de grands hôtels et de lieux qu'on qualifierait d'attrape-touristes. C'est le cas notamment des nombreux clubs privés sur la plage. Il paraît qu'on surnomme Batoumi, la Las Vegas de la Géorgie. Je comprends mieux.
Le coucher de soleil y est néanmoins absolument splendide, si l'on fait abstraction des centaines de personnes qui s'y promènent aussi. Notre balade est animée par les rosalies, les scooters électriques et les demandes en mariage. Plusieurs statues assez originales sont dispersées tout du long, comme celle assez étonnante d'Ali et Nino.
Notre séjour à Batoumi est synonyme de repos et de déambulations dans la ville, toujours les yeux en l'air. Ce n'est pas le cas de tout le monde. Son côté balnéaire, ses nombreux clubs et casinos savent ravir les amateurs de fête, les flambeurs et les danseurs.
Jours 174 à 177 🇬🇪 - La très tranquille Koutaïssi
De Batoumi à Koutaïssi, Géorgie le 27 juillet 2022
Nous quittons la maison d'hôtes de nos grand-parents géorgiens. Sur leurs indications, nous marchons une dizaine de minutes jusqu'à l'arrêt de dolmus le plus proche. Ah non pardon, dolmus c'est le nom turc. Il faut qu'on s'habitue aux nouveaux mots géorgiens. Et celui-là est particulièrement compliqué : marshrutka !
Quatre ou cinq bus sont garés au bord de la route. Nous y sommes. Des messieurs nous hèlent en nous demandant notre destination, nous leur répondons : « Koutaïssi ». Ils nous dirigent alors vers un marshrutka indiquant Tbilissi. C'est là que le calvaire commence. Pourtant, à première vue, tout paraît logique. Tbilissi est la capitale du pays et Koutaïssi est une grande ville à mi-chemin. Entre les deux, il n'y a qu'une seule route.
On attend plus de 40 minutes, le marshrutka ne part que quand elle est pleine et ce n'est pas encore le cas. Le chauffeur vient à nous et nous demande 30 laris chacun (environ 11€). Le prix nous semble élevé, nous payons quand même un peu dubitatifs. Méfiante, je fais le tour des autres passagers et demande si certains parlent anglais. Des jeunes me répondent qu'ils vont à Tbilissi et qu'ils ont payé le même prix que nous alors qu'ils font le double de distance. Je ressors, énervée de m'être faite avoir. Notre chauffeur, impassible, fait comme s'il ne comprenait rien. Nous insistons et réussissons à récupérer 10 laris chacun. Nous apprendrons plus tard qu'il ne s'agissait toujours pas du bon prix. Nous aurions en fait dû payer 15 laris chacun et non 20.
Nous continuons d'attendre puisque le bus n'est pas encore parti. Et là, coup de théâtre au bout d'une heure. Un bus indiquant Koutaïssi débarque et se gare en double file sur le boulevard. Le chauffeur sort nos sacs du premier bus, charge le second et nous dit de monter dedans. Contents de nous débarrasser de lui, nous prenons la route pour Koutaïssi dans ce nouveau bus.
La Géorgie ne nous offre pour l'instant pas un beau visage. En plusieurs mois de voyage et dix pays traversés, c'est la première fois qu'on nous arnaque pour prendre un transport. Je sais qu'il ne faut jamais comparer, mais quand même. Il faut au minimum être honnête. Ce n'est pas parce que nous sommes étrangers qu'il faut en profiter.
Koutaïssi, Géorgie du 27 au 30 juillet 2022
La fatigue accumulée a eu raison de nous. Nous tombons malades en arrivant à Koutaïssi. Nous annulons notre programme et décidons de passer les jours suivants à nous reposer. Notre studio s'avère parfait pour cela, au calme et à l'ombre des arbres toute la journée.
Nous émergeons le dernier jour et décidons de découvrir la ville dans laquelle nous avons atterri. Koutaïssi est un peu paradoxale. Troisième plus grande ville du pays, nous nous y sentons comme dans un village. Certaines rues nous donnent l'impression d'être seuls au monde. La période de vacances scolaires n'aide sûrement pas. Les touristes semblent également fuir la zone. La ville a pourtant du charme avec ses immeubles du XIXème siècle, ses maisons aux balcons rouillés et sa végétation abondante.
De notre rue, nous rejoignons rapidement la place centrale, entièrement pavée, autour de laquelle tout le centre-ville s'articule. La fontaine Colchis et ses statues d'animaux trônent en plein milieu. Malheureusement, la place fait office de carrefour giratoire géant et des dizaines de voitures, minibus et bus s'y croisent en permanence.
Derrière elle se trouve un grand parc plutôt agréable. Nous le traversons pour rejoindre un quartier très charmant, aux bâtiments caractéristiques du XIXème siècle. Nos déambulations nous amènent ensuite au pont Blanc qui enjambe la rivière Rioni. Ses vitres au sol donnent un peu le vertige au vu de la force du courant. La sculpture d'un enfant assis sur la rambarde et tenant deux chapeaux nous interpelle.
Nous continuons un peu sur l'autre rive, avant d'emprunter le pont Rustaveli. Au-dessus de nous se trouve le téléphérique. Il rejoint le sommet de la ville et sa grande roue multicolore. Il ne fonctionne néanmoins que l'après-midi.
Enfin, avant de rentrer, nous ne manquons pas de traverser le marché couvert, appelé Green Market. Des fruits et légumes s'étalent à l'infini dans le premier hall. Nous sommes plutôt attirés par le second et ses délicieux fromages. Il y a vraiment de quoi faire ici.
Notre visite se termine par un dernier regard sur le théâtre Meskhishvili avec au loin la cathédrale de Bagrati. Située sur une colline de l'autre côté de l'eau, nous n'aurons pas la force de monter la visiter. Et pourtant, son histoire est intéressante puisqu'il s'agit du seul monument au monde à avoir perdu son classement à l'UNESCO. Ce sera pour une prochaine fois.
Cette journée passée, nous sentons qu'il nous faudra encore quelques jours pour retrouver la forme. Nous les prendrons à Tbilissi, cette capitale dont tout le monde nous parle avec passion.
Jours 177 à 186 🇬🇪 - Tbilissi, une capitale haute en couleurs
De Koutaïssi à Tbilissi, Géorgie le 30 juillet 2022
Comme à l'aller, nous rejoignons la gare routière de Koutaïssi à bord du bus de ville numéro 1. Contrairement aux marshrutkas, le bus est moderne puisqu'il nous permet de payer par carte bancaire. C'est à la fois pratique et rapide.
La gare routière de Koutaïssi est petite et assez bien organisée, même les tarifs sont affichés. Cependant, nous ne sommes toujours pas très à l'aise avec l'alphabet géorgien. Cela nous prend de longues secondes afin de déchiffrer les noms des destinations.
- Koutaïssi → Batoumi : 15 laris
- Koutaïssi → Tbilissi : 20 laris
Les tickets sont à acheter à une caisse centralisée. De quoi nous rappeler qu'on s'est fait avoir de 5 laris chacun il y a trois jours.
Ici non plus, le minibus ne part pas à heure fixe. Adrien a largement le temps d'aller acheter un khatchapouri, un pain fourré de fromage géorgien. Puis, nous attendons bien une heure avant de nous mettre en route. Et quelle route ! Bosses, trous, virages, camions et voitures qui se doublent sans cesse et de tous les côtés, rien ne nous est épargné. D'ailleurs, énormément de véhicules ont le volant à droite en Géorgie. La raison ? Il s'agirait de véhicules importés du Japon. Ce qui est sûr, c'est que cela accentue les dépassements pas toujours contrôlés.
D'importants travaux sont en cours en parallèle de notre route. Piles de pont énormes, tunnels en construction et élagage intensif sont les signes qu'une autoroute verra prochainement le jour. Comme toujours, nous constatons sans trop savoir quoi en penser. Financée par la Chine, nous nous demandons quel est l'objectif sous-jacent et quelles seront les conséquences de tels aménagements. Est-ce qu'une telle autoroute va vraiment profiter aux Géorgiens ?
Nous arrivons à Tbilissi exténués. Fort heureusement, l'arrivée est des plus faciles. Le métro est rapide et nous sortons quelques minutes plus tard en plein centre-ville, à deux pas de notre appartement. Encore un peu de repos et nous pourrons repartir de plus belle !
Tbilissi, Géorgie du 30 juillet au 1er août 2022
Ces quelques jours au ralenti nous font du bien. Nous reprenons tout doucement des forces et commençons à explorer Tbilissi.
Nous logeons dans la rue Kote Afkhazi qui s'avère être l'adresse parfaite comme point de départ de nos pérégrinations. Nous déambulons entre les petites échoppes de gaufres, de glaces, de fruitiers/légumiers, les magasins de vins et les restaurants. Cette vie de quartier est mise en valeur par une architecture typique aux influences européennes et asiatiques.
À 50 mètres de notre appartement se trouve la place de la Liberté (Liberty Square) et sa statue centrale dédiée à Saint George, le saint patron de la Géorgie. Point central de Tbilissi, elle est bordée par l'hôtel de ville et de nombreux autres bâtiments de style néoclassique. La place n'est pas piétonne et forme un grand rond-point très fréquenté qui dessert les environs.
Mais restons sérieux. Notre première étape à nous sera… le magasin Carrefour ! Il faut bien se ravitailler. Nous trouvons notre chemin à la louche dans les vieilles rues du centre et sans le vouloir atterrissons au Bazari. Il s'agit de grandes halles sur deux étages, similaires à celles que l'on peut trouver en France. Sauf qu'ici, les produits européens auxquels nous sommes habitués sont vendus à prix d'or. Les raviolis Rana par exemple sont présentés comme du caviar.
Nous ressortons et tombons sur le Carrefour, il suffisait de descendre au rez-de-chaussée. Loin de nous l'idée d'influencer qui que soit en terme de grande distribution, mais celui-ci est génial ! Nous apprécions particulièrement les produits frais qu'ils confectionnent sur place, tels que leur propre pâte à tartiner et leurs propres pains cuits dans un four traditionnel en plein milieu du magasin. Il y a aussi de nombreux produits français, ce qui fait plaisir après six mois loin de France. Nous lorgnons au passage sur les tranches de fromage à raclette, mais à 15€ les dix tranches, on s'abstient.
De retour des courses, nous favorisons les petites ruelles pavées afin d'éviter le trafic bruyant. Malgré tous ses bons côtés, Tbilissi a un gros point négatif : la voiture.
En nous rapprochant du fleuve Koura qui scinde la ville en deux, nous découvrons le fabuleux pont de la Paix. Innovateur et moderne, certains pensent peut-être qu'il fait tache dans ce décor ancien. Bien au contraire, nous pensons qu'il apporte une petite touche du XXIème siècle. Derrière lui, l'opéra, dans le même style, modernise l'endroit.
Pour le dîner, Adrien déniche un délicieux restaurant thaïlandais, simplement nommé Thaï in town. Curry de légumes et poulet aux noix de cajou, on se régale. C'est pour cela qu'on aime les capitales.
Tbilissi, Géorgie le 02 août 2022
Plus les jours passent et plus nous retrouvons de l'énergie. Nous poussons nos visites jusqu'à la tour de l'horloge. Véritable symbole de la ville, elle semble tout droit sortie d'un livre de Jules Verne. Ses étages brinquebalants font tout son charme. La Tour de Pise n'a qu'à bien se tenir. Il y a foule lorsque nous arrivons sur place. Nous venons en fait de louper les coucous qui sortent à heure fixe. Il faudra que l'on revienne.
Nous prenons ensuite la direction du vieux Tbilissi. Habitée depuis le Vème siècle, la ville est célèbre pour ses sources sulfureuses chaudes. Tbili signifie d'ailleurs chaud. Le quartier, ses hammams caractéristiques et sa mosquée aux mosaïques bleutées, nous rappellent que la ville se situait sur la route de la soie.
En remontant la rivière, nous entrons dans un canyon étroit menant à une petite cascade. La fraîcheur des lieux nous fait du bien. En levant la tête, nous apercevons la forteresse Narikala derrière laquelle le soleil se couche. Nous gardons sa visite pour plus tard et préférons nous promener entre les maisons traditionnelles en bois. Nous apprécions particulièrement les détails sculptés sur les balcons et les escaliers extérieurs.
Tbilissi, Géorgie le 03 août 2022
Ces quatre jours sont passés à la vitesse de l'éclair. Nous changeons d'appartement mais ne quittons pas Tbilissi pour autant. La capitale ne nous a pas encore livré tous ses secrets.
10h sonnent, nous enfilons nos sacs à dos et saluons nos discrets hôtes. Nous rejoignons d'abord la place de la Liberté, empruntons l'avenue Shota Rustaveli et tournons à gauche dans une rue en pente juste après le Parlement. Notre nouveau quartier se trouve au pied de la colline Mtatsminda. Moins passant et moins touristique, il s'avère beaucoup plus typique. Ce qui nous convient très bien, il faut se l'avouer.
Après vingt minutes de marche, nous nous posons un peu en avance au numéro 8 de la rue. Enfin c'est ce qu'on imagine. Déchiffrer les noms de rue en géorgien s'avère tout aussi difficile que de lire la destination des bus. Il faut m'imaginer face au panneau à scruter chaque caractère pour vérifier que la rue corresponde bien à l'adresse qu'on nous a donné. Au bout de quelques secondes j'ai un doute, tout ne colle pas.
Adrien, qui en avait profité pour sympathiser avec un chaton très affectif, coupe court aux papouilles et parcourt la rue pour vérifier si nous ne nous sommes pas trompés. Il revient quelques minutes plus tard. Comme nous l'avions deviné, nous étions bien au numéro 8 de la mauvaise rue. Après ces petites péripéties matinales, nous finissons par rencontrer notre hôte Naziko et tout rentre dans l'ordre.
L'appartement se situe au rez-de-chaussée d'une maison à un étage. Pour y accéder, il faut passer par un petit porche menant à une cour intérieure. Elle regroupe une bonne dizaine d'appartements comme le nôtre sous un même numéro de rue. Certains logements possèdent des terrasses en bois auxquelles on accède par des escaliers extérieurs et des vignes poussent le long des façades. L'ensemble forme un véritable espace de vie, une petite communauté de voisins où tout le monde semble se connaître. La cour fait office de point de ralliement, de lieu de papotage ou encore d'emplacement parfait pour célébrer un enterrement. Et oui, nous trouvons face à nous ce matin un cercueil, un corbillard et tout un groupe de personnes habillées en noir.
Qui dit nouveau quartier, dit nouveaux restaurants. En guise de repas de midi, nous commandons un très bon sandwich à base de falafels chez Muhudo. Le menu est unique, seule la taille varie et il est possible d'ajouter une sauce piquante pour les amateurs. C'est divin et très copieux. Et encore, nous n'avons pas pris les plus gros.
Cette quête du falafel nous amène dans le quartier de Vera. Il est joli et dans la continuité de l'avenue Shota Rustaveli. Malheureusement, les rues sont toutes en travaux aujourd'hui. Chaleur et poussière ne nous motivent pas à poursuivre plus loin notre exploration.
Nous rebroussons chemin vers le centre commercial qui abrite une seconde grande surface plutôt chouette. Nous y achetons un fromage géorgien au hasard. Et quel fromage ! Dur comme du béton, fumé et très salé, on peut le dire, il a du goût. Nommé sulguni, il est fabriqué à partir de lait cru et fumé sur des copeaux de hêtre. Si on le râpe ou qu'on le coupe en petit morceaux, il remplace à merveille le parmesan dans un bon plat de pâtes. Cependant, nature et sans condiments, il est vite écoeurant.
Tbilissi, Géorgie le 04 août 2022
Jour spécial aujourd'hui ! Il y a tout juste six mois, nous prenions la route ! Quoi ? Déjà six mois ? Et oui, cela fait déjà six mois que tu lis nos aventures à travers ce blog. Avant de fêter cette journée particulière, nous tenons à te remercier TOI qui est en train de lire ces mots. Merci pour ta présence sans failles, ta lecture assidue, tes remarques ou encore tes commentaires sur Instagram ou Facebook. Nous avons hâte de continuer à t'amener avec nous à travers nos découvertes et nos rencontres.
Première bonne nouvelle, aujourd'hui nous nous sentons totalement remis. Signe du destin ou pas, il est enfin temps de dire au revoir aux journées tronquées à alterner entre mini-balade et sieste. Nous repartons sur les chapeaux de roue.
Nous décidons de participer au hidden free walking tour de Tbilissi. Comme son nom l'indique, il nous réserve une visite un peu différente. Zura, haut en couleurs, nous fait parcourir la ville qu'on avait l'impression de déjà bien connaître et qui nous réserve pourtant encore bien des surprises. Grâce à sa présence et ses connaissances, nous entrons dans des halls d'immeubles d'époque, tantôt restaurés, tantôt dans leur jus, nous apprenons des anecdotes farfelues et découvrons des coutumes géorgiennes originales. Il nous montre tout ce qu'on n'aurait pas pu voir ou comprendre par nous même. Le tout est un peu décousu, lié à ce personnage excentrique chanteur, siffleur et un brin comédien.
Nous apprécions la visite et retenons le plus important : un lieu parfait pour fêter nos six mois de voyage ce soir. C'est comme ça que nous poussons les portes d'Ezo, un restaurant lui aussi un peu caché. Il se situe dans une très grande et agréable cour intérieure.
Lorsque nous arrivons, presque toutes les tables sont occupées. Signe que l'endroit est prisé. Nous commandons des bières pression bien sûr, mais surtout nos premières spécialités géorgiennes. Au menu ce soir, des khinkalis, des raviolis énormes fourrés à la viande, et un lobio, un plat à base d'haricots rouges cuits dans une jarre et accompagnés de fromage. Tout est délicieux.
Tbilissi, Géorgie du 05 au 08 août 2022
Même si Tbilissi ravit nos papilles, on ne fait pas qu'y manger, fort heureusement. Si bien qu'après avoir arpenté de fond en comble notre côté de la ville, il est temps de traverser le fleuve Koura pour de bon.
Nous rejoignons d'abord le parc Dedaena au bord de l'eau. D'un côté du pont, des dizaines d'artistes exposent leurs oeuvres. De l'autre, nous trouvons un parc plutôt agréable entre skatepark, fontaines et glaces de chez le meilleur glacier de Tbilissi, la chaîne Luca Polare. Impossible de la manquer, il y a une douzaine de franchises dans toute la ville.
En traversant le pont, nous arrivons dans le quartier de Marjanishvili, aussi appelé le quartier allemand. Refaite à neuf, sa grande rue piétonne Davit Aghmashenebeli est certes jolie mais pas très authentique. Elle manque de rouille.
Nous nous rendons ensuite à la Fabrika, à seulement quelques centaines de mètres. Véritable institution pour les voyageurs et les nomades digitaux, cette ancienne usine textile soviétique a entièrement été réhabilitée et transformée en hostel et bars branchés.
L'ambiance à l'intérieur est particulière. De nombreux canapés et fauteuils sont disposés un peu partout dans une grande pièce climatisée. Des travailleurs, tout aussi nombreux, y sont installés un ordinateur sur les genoux et un café posé sur la table basse juste devant. Nous y passons nous aussi quelques heures à écrire ce journal de bord.
En fin de journée, une dernière étape nous attend. Située au sommet d'une colline, la cathédrale de la Trinité est visible de partout en ville. Nous nous y rendons à pied, ce qui est synonyme d'une belle montée. Entre maisons en ruine, ambassades et hôtels de luxe dans de vieux bâtiments, le quartier qui l'entoure est assez étonnant. La cathédrale en elle-même est superbe de l'extérieur. Elle ressemble à une église normale que l'on aurait surélevée à l'infini. Son dôme doré est atypique en Géorgie. L'intérieur nous déçoit un peu. Les architectes ne semblent pas avoir joué avec sa grande hauteur sous plafond.
Après 10 jours dans la capitale, il est temps de changer d'air. Un peu de campagne nous fera du bien. Une chose est sûre, nous y reviendrons prochainement !
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Merci d'avoir lu jusqu'au bout ❤️
Des villes, on en a vu assez en Géorgie, du moins pour le moment. Il est temps d'explorer la campagne et en particulier la Kakhétie, une région viticole à l'est du pays.
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