Prendre La Route...avec Clem et Adrien

Journal de bord en Serbie 🇷🇸

Itinéraire de notre périple en Serbie sur Polarsteps

Publié il y a plus d’un an par Clémence et Adrien

Nos tours et détours dans les Balkans touchent à leur fin. Après un mois à remonter plein nord, les terres orientales nous appellent plus que jamais. Le hasard du voyage nous a placé sur la même route que Laure, Ludo et leur malinois Ryo qui se rendent comme nous à Nis en Serbie à bord de leur fourgon aménagé. C'est avec eux que nous effectuons nos premiers pas dans ce nouveau pays.

Cap désormais à l'est !

🌍 | Journal de bord de notre voyage sans avion

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Jours 102 à 106 🇷🇸 - Un tour en van à Nis

De Pristina, Kosovo à Nis, Serbie le 16 mai 2022

La Serbie. Nous avons fortement hésité avant de faire le choix de passer la frontière Kovoso-Serbie à Merdare. Situation géopolitique un peu compliquée, peu de renseignements sur les moyens de transport possibles et des chances de se voir refuser l'entrée par les douaniers. Pourtant, nous voilà arrivés en un rien de temps.

Nous nous éloignons du poste de frontière en attendant nos chauffeurs, les Tooth Van, Ludo, Laure et leur malinois Ryo. Pour eux aussi, tout s'est passé sans encombres.

Côté kosovar, la route menant à la frontière est très industrialisée avec des commerces et stations essence en nombre de chaque côté de la route. Côté serbe, l'environnement frontalier est tout autre. La nature est verdoyante, de petits champs côtoient des maisons et des véhicules d'une autre époque. La différence est frappante.

La campagne serbe

Des Serbes, arrêtés sur le bas côté juste avant la frontière, scotchent ou descotchent leurs plaques d'immatriculation. Nous avons constaté que toutes les plaques serbes sont recouvertes de blanc au niveau de l'habituel drapeau et des lettres SRB. J'imagine que c'est pour éviter toute mésaventure au Kosovo.

Le passage de frontière s'étant déroulé plus rapidement que prévu, nous décidons de trouver un endroit pour déjeuner. Il fait chaud, très chaud, Ludo entraîne le van au bord de la rivière au détour d'un chemin en terre. Un vieux pont en acier stoppe notre lancée après 300 ou 400 mètres.

À la recherche d'un endroit pour pique-niquer

Ça passe ou pas ? On ne prend pas le risque, même si Laure et Adrien pensent que c'est possible pour un conducteur chevronné comme Ludo. Nous nous installons donc en plein chemin et sortons table, chaises et vin rouge.

Nous sommes « dérangés » à deux reprises. D'abord par un tracteur et sa remorque à vide. Son conducteur place les roues dans le champ voisin pour nous éviter d'une main de maître. Un vieux monsieur débarque ensuite avec toute sa cargaison de bois. Impossible pour lui de passer par le champ sans tout renverser. En conséquence, on doit déplacer van et table. Ludo revient ensuite se garer en marche arrière. Sauf que le monsieur lui emboîte le pas. Il s'avère qu'on a garé le van exactement à l'endroit où il compte décharger son bois. On se gare finalement un peu plus loin. Comme quoi, même au fin fond de la campagne serbe, les embouteillages sont possibles.

Embouteillages en serbie

Après toutes ces péripéties, une bonne salade engloutie, une bouteille de vin rouge finie et surtout de nombreux lancés de frisbee avec Ryo l'infatigable, nous plions bagage. Il est temps de prendre la route pour Nis, notre destination à tous les 5.

Nis c'est La grande ville du sud de la Serbie mais ça, on l'avoue, on ne le savait pas. Débarqués sur le parking du Lidl qui n'est qu'à 300 mètres de chez nous, nous profitons du wifi gratuit pour contacter notre hôte.

Adrien se rend à l'appartement récupérer les clés tandis que nous achetons de quoi prendre l'apéro. Nous laissons Ryo se reposer dans le van et nous montons tous les 4 découvrir le studio. Au programme, apéro, bières et apprentissage d'un nouveau jeu, le gabo. Tout le monde est très concentré, c'est du sérieux. Une très chouette soirée.

Coucher de soleil depuis l'appartement

Nis, Serbie le 17 mai 2022

Ayant conclu la soirée un peu tard, nos copains n'ont pas dormi très loin. Ils se sont arrêtés au Lidl à quelques mètres. Pratique.

Nous les rejoignons de bon matin, pour une dernière journée tous ensemble. Nous gagnons les bords de la Nisaka que nous longeons jusqu'au centre-ville. Forteresse, parc et rues piétonnes, la matinée balade fait du bien à tout le monde. Cependant, il fait vite chaud, tant pour notre compagnon à 4 pattes que pour nous. Alors, on se rafraîchit comme on peut. Fontaine pour l'un, bière et cidre pour les autres. Laure déniche un petit restaurant caché où nous dégustons un hamburger DÉLICIEUX.

Visite de la forteresse de Nis avec les Tooth Van

Pause fraîcheur pour Ryo

L'après-midi passe et il est déjà temps de dire au revoir à nos nouveaux copains. Ces 3 jours furent une belle parenthèse dans notre vie en sac à dos, mais surtout une très belle rencontre et de belles discussions. Nos chemins prennent vraiment deux directions opposées. Eux remontent vers le cap Nord, tandis que nous nous dirigeons vers l'Asie. On se reverra sûrement, mais pas de si tôt...

Bon vent !

Nis, Serbie le 18 mai 2022

Réveil frais suite aux orages de la veille, enfin ! Néanmoins, la tempête de vent est toujours là. Côté appartement c'est un peu la tempête aussi, on peut dire qu'il met nos nerfs à rude épreuve. Chasse d'eau qui beugue, machine à laver d'un autre temps qui inonde notre salle de bain, soleil en pleine tête dès 6h, cuisine sans aucun équipement qui vaut à Adrien une petite brûlure et un ménage inexistant... Notre premier expérience de logis en Serbie n'est pas fameuse.

L'appartement est un peu pesant, nous préférons sortir pour laisser tout ça derrière nous. Nous nous rendons d'abord à la gare routière pour trouver l'horaire de notre prochain bus. Nous profitons de ce passage près des rues piétonnes pour acheter un short à Adrien. Tant qu'à faire !

Nis est une grande ville mais il n'y a pas grand chose à y faire. Il y a certes beaucoup de restaurants, bars et cafés, mais côté culturel, c'est assez restreint. Nos nombreux essais de balade restent infructueux. On apprécie tout de même l'architecture des bâtiments de type soviétique, bien que ça ne fasse pas tout.

Coucher de soleil sur une école à Nis

Nis, Serbie le 19 mai 2022

Une nouvelle journée se lève sur Nis. Nous avons globalement fait le tour de la ville, nous souhaitons quand même visiter un dernier lieu avant de continuer notre route : le parc mémoriel de Bubanj. Laure et Ludo l'ont visité juste après nous avoir quittés deux jours auparavant, et leurs photos nous ont inspirés. Ce n'est pas l'heure de marche qui nous attend qui va nous démotiver. Pique-nique dans le sac et gourdes remplies, nous sommes prêts à affronter la chaleur extrême du jour aux pires heures, comme d'habitude.

Nous traversons toute la ville qui ne nous plaît définitivement pas beaucoup, avant d'arriver dans une forêt au sommet d'une colline. L'ombre que nous apporte les arbres est salvatrice, nous soufflons un coup. Un peu plus haut, trois statues monumentales se dressent sur une grande plaine dégagée. Elles représentent les poings d'une femme, d'un homme et d'un enfant levés vers le ciel. Le lieu est saisissant.

Les statues monumentales du parc mémoriel de Bubanj

Le parc mémoriel de Bubanj se situe à l'emplacement d'une des plus grandes exécutions de masse de la Seconde Guerre Mondiale. L'histoire est horrible puisque plus de 10 000 serbes ont été fait prisonniers, puis exécutés entre 1940 et 1942. Le voyage nous fait nous remémorer l'histoire, qu'elle soit belle ou triste comme ici.

Fresque du parc mémoriel de Bubanj

Nous retrouvons par la suite la route du centre-ville. Nous nous arrêtons dans un bar bondé. Nous ne nous attardons pas. Le soir, nous préférons rester dans notre quartier, et plus particulièrement dans le grand parc.

Église Saint-Constantin-et-Sainte-Hélène de Nis

L'ambiance nocturne est très agréable. Familles et jeunes profitent des heures fraîches pour se poser sur l'herbe ou à l'un des nombreux cafés des environs. Nous optons de notre côté pour un gyros, souvenir de Grèce. L'heure est ensuite à la bière pression. Il n'y a rien de tel pour conclure une belle soirée.

Jours 106 à 108 🇷🇸 - Les sources chaudes de Pirot

Pirot, Serbie le 20 mai 2022

C'est en sortant de Nis en bus que l'on se rend compte que la nature qui l'entoure est luxuriante. La route longe la rivière Nisaka dont l'écoulement a formé au fil des siècles de magnifiques gorges étroites. Nous arrivons vite à Pirot, les deux villes ne sont séparées que d'une centaine de kilomètres.

Notre passage par Pirot n'est pas anodin. Cette ville du sud de la Serbie est sur la route de Sofia, la capitale bulgare, où nous devons retrouver les parents d'Adrien dans trois jours. Loin d'être une étape sans saveur, nous l'avons choisie parce qu'elle est située dans une vallée bucolique. Cela va nous faire du bien avant d'affronter une nouvelle capitale européenne.

Pendant des siècles, la ville a été séparée en deux quartiers, un serbe et un ottoman, situés de part et d'autre de la rivière. Le bus nous dépose dans la partie ottomane de la ville et c'est à pied que nous rejoignons l'appartement que nous avons loué sur l'autre rive.

Rivière Nisaka

La ville nous plaît immédiatement, sans qu'il nous soit possible de l'expliquer. Notre logement est quant à lui une sorte de cerise sur le gâteau. Il est grand, propre et tout est de bonne qualité. Il est aussi frais, ce qui est idéal par cette température estivale. Nous en profitons pour nous poser un peu.

Plus tôt dans la journée, nous avons croisé une drôle de troupe dans le centre-ville. De nombreux jeunes, vêtus d'un t-shirt noir pour les garçons et orange pour les filles étaient rassemblés dans les rues piétonnes. Nous avons d'abord pensé qu'ils s'agissait d'une sorte de manifestation, mais nous avons vite compris qu'ils semblaient plutôt fêter quelque chose.

Rues piétonnes de Pirot

Plus tard dans l'après midi, nous les recroisons en entrant dans le parc de la forteresse. Sono et bières sont de la partie. Nous apprenons qu'aujourd'hui, c'est leur dernier jour de cours, si on peut l'appeler ainsi. C'est surtout leurs derniers instants en tant que lycéens et ils fêtent ça en chantant aussi fort qu'ils le peuvent. À notre grande surprise, nous ne reconnaissons aucune chanson. Leur répertoire ne contient pas de musique américaine, au contraire, les sonorités sont plutôt orientales. Certains auront la tête qui tourne le lendemain, c'est sûr.

Nous visitons au passage la forteresse de Pirot. Elle a été fondée au XIVème siècle par un haïdouk, le nom donné aux bandits de grand chemin lors de l'ère ottomane. Elle est à la fois petite et bien entretenue. Sa rénovation a été financée en partie par l'Union Européenne d'après les panneaux explicatifs, ce qui est une très bonne chose. Le patrimoine européen est riche et intéressant, il faut l'entretenir.

Forteresse de Pirot

Nous reprenons nos déambulations juste avant le crépuscule. Pirot s'apparente à une ville française de taille moyenne. Sauf qu'ici, le vendredi soir, tout le monde est de sortie. Les serbes sont très coquets avec leurs jolies robes et leurs chemises qui mettent en valeur des bras bien musclés. Nous faisons un peu tâche avec nos habits de voyageurs, mais prenons plaisir, tout comme eux, à passer la soirée en terrasse. Concert, bière à flot et hamburgers pas chers, la soirée est enivrante.

Vendredi soir à Pirot

Pirot, Serbie le 21 mai 2022

La chaleur des derniers jours est écrasante. Aujourd'hui, on met le réveil un peu plus tôt que d'habitude pour profiter de la fraîcheur matinale. En préparant nos sacs pour la journée, nous oublions d'y ajouter la crème solaire. On découvrira plus tard qu'on aurait mieux fait d'y penser.

Nous nous rendons d'abord sur l'autre rive de la Nisaka et remontons un de ses affluents. Nous sommes surpris par l'activité qui règne dans ce quartier éloigné du centre-ville. Tout semble tourner autour d'un marché en plein air qui attire beaucoup de monde à pied ou à vélo. En s'approchant, on comprend qu'il s'agit en fait d'une vraie friperie à ciel ouvert. Idéal pour refaire sa garde robe à moindre frais.

Nous dépassons le marché pour nous enfoncer un peu plus dans la nature. La campagne est là aux portes de la ville. Nous marchons sous un soleil de plomb et longeons des champs récemment semés, des corps de ferme où sont garés des véhicules d'un autre temps, et quelques belles maisons.

4L au bord de la route

Maison serbe

En arrivant près des dernières habitations, nous nous décalons du bras d'eau pour prendre de la hauteur. La carte indique qu'un belvédère sur la ville se trouve quelques centaines de mètres plus haut. Juste avant de monter, un bébé chien nous surprend avec de petits aboiements, avant de nous adopter sous le regard amusé de ses maîtres. On a chaud, très chaud, mais on y va quand même, en se disant de toutes façons que plus les heures passent, plus la chaleur va s'intensifier.

Forêt de Pirot

Le paysage se dévoile vite sous nos yeux. Nous arrivons sur une sorte de promontoire rocheux qui domine le hameau et toute la vallée. Le panorama nous inspire et nous y restons une petite heure.

Bien au chaud

Vue sur Pirot

Nous ne trouvons néanmoins pas plus d'ombre qu'en bas et préférons redescendre le long de l'eau pour pique-niquer. La carte nous montre qu'une cascade se trouve un peu plus loin. Un panneau indiquant des sources thermales nous attire. Nous n'en avons pas entendu parler lors de nos recherches sur Pirot. Curieux, nous décidons d'aller voir plus loin malgré la chaleur. Nous croisons des jeunes, une serviette sur le dos, ce qui nous conforte dans ce choix.

Très vite, nous nous retrouvons dans des gorges. Une multitude de petites cascades nous bercent, c'est très agréable. Nous ne sommes d'ailleurs pas seuls sur le sentier puisque de nombreux locaux randonnent ou se rafraîchissent le long de l'eau, comme ces jeunes qui se sont installés au bord d'un bassin naturel. Cela nous semble être une très bonne idée.

Direction les sources thermales

Nous débouchons une trentaine de minutes plus tard sur les fameuses sources thermales. Il s'agit d'un grand bassin artificiel alimenté par de l'eau tiède. Nous nous posons d'abord à une table de pique-nique à côté d'une famille de 5 personnes, les parents, les deux enfants et leur grand-mère. Alors que nous déballons notre repas, la jeune maman nous propose quelques fraises dans un anglais timide. En échange, nous lui offrons nos cookies qui ravissent les deux garçons.

Le père parle bien anglais, nous discutons un peu avec lui. Il nous demande si nous travaillons à l'usine Tigar Tyres, qui appartient au groupe Michelin (à prononcer Micheline). Pirot héberge une des plus grosses usines européenne de la marque de pneus française. C'est ce qui explique le dynamisme de la ville et le fait que des français viennent régulièrement ici. Nous en apprenons également un peu plus sur la Serbie, un pays qui s'apparente un peu à la France. Du moins, c'est le pays que nous avons traversé qui nous semble le plus proche de nous.

Nous faisons un tour dans l'eau, qui est réputée pour ses bienfaits sur la peau. Nous n'avons pas anticipé le maillot de bain. Mon caleçon fait très bien l'affaire, j'ai de la chance. Clémence se contente quant à elle de tremper ses jambes. Sous cette chaleur, nous regrettons un peu notre crème solaire et espérons que l'eau soit belle et bien protectrice.

Source d'eau : Adrien fait trempette

Papillon peu farouche

Après un retour caniculaire à l'appartement, nous ne ressortons que le soir. Une pizzeria nous a tapé dans l'oeil, il s'agit, d'après les commentaires, de la meilleure de Serbie. Sa réputation n'est pas infondée puisque notre verdict est sans appel, c'est délicieux. Cette soirée nous rappelle un peu le début de notre voyage en Italie.

Chez Mamma Rossa

Pirot possède beaucoup d'attraits avec sa forteresse, son parc, sa rivière, ses petits commerces et son ambiance en général. Nous avons adoré ce séjour dans le sud de la Serbie.

De Pirot à Dimitrovgrad, Serbie le 22 mai 2022

Nous nous étions promis de ne plus jamais voyager un dimanche. C'est raté. Surtout que cette fois-ci, l'objectif est ambitieux puisque nous devons rejoindre Sofia dans la journée. Seuls 100 kilomètres nous séparent de la capitale bulgare, mais les bus sont rares aujourd'hui.

Puisque nous ne souhaitons pas nous lever à 5h du matin pour prendre le bus direct, la seule option qui s'offre à nous est de nous rendre à Dimitrovgrad la ville frontière... en auto-stop. Deux trains par jour pour Sofia sont supposés en partir.

Arriverons-nous à temps en Bulgarie ?

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Merci d'avoir lu jusqu'au bout ❤️

Que de suspens ! Nous te dévoilons tout dans l'article dédié à la Bulgarie.

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Clémence et Adrien