Journal de bord au Kosovo 🇽🇰
Les échos des voyageurs rencontrés sur les routes d'Europe nous ont donné envie de découvrir le Kosovo, un pays dont on ne sait pas grand chose. Nous quittons les belles rives du lac d'Ohrid en Macédoine du Nord pour rejoindre la capitale du Kosovo, Pristina.
🌍 | Journal de bord de notre voyage sans avion
🚀 | Sur la route depuis février 2022
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Jours 92 à 95 🇽🇰 - Pristina, une capitale inattendue
De Skopje, Macédoine du Nord à Pristina, Kosovo le 06 mai 2022
L'avantage de revenir à Skopje, c'est que nous sommes en terrain connu. J'adore (Clémence) cette sensation, durant le voyage, d'arriver dans un endroit où j'ai déjà mes repères, aussi minimes soient-ils. À peine sortis du bus, nous nous dirigeons à l'intérieur de la gare routière afin d'acheter nos tickets pour le Kosovo. Le prochain bus pour Pristina part dans une heure. C'est parfait, cela nous laisse juste le temps d'acheter un burek et une pizza avec nos derniers denars macédoniens.
Le bus est déjà là, nous posons nos affaires et sommes prêts pour de nouvelles aventures ! Même s'il faut l'admettre, on aurait pu passer plus de temps en Macédoine du Nord. Le pays nous a vraiment conquis.
Nous arrivons à la frontière vers 16h. Pas mal de voitures attendent sur chacune des trois voies ouvertes. Les minutes passent, c'est enfin à notre tour. Nous descendons tous du bus et présentons nos papiers d'identité un par un. Chose importante et essentielle pour la suite de notre voyage : nous prenons soin de donner nos cartes d'identité au douanier et non nos passeports.
Nous avons appris que la présence du tampon kosovar sur nos passeports nous interdirait l'entrée en Serbie. Les relations sont toujours compliquées entre Serbes et Kosovars. Or, nous souhaitons justement nous rendre en Serbie ensuite. À l'inverse, en entrant au Kosovo par la Serbie, il n'y a aucun souci pour revenir en Serbie. Nous verrons dans quelques jours si nous avons eu raison de procéder ainsi.
À peine la frontière passée, nous sommes étonnés par la route que nous empruntons. L'autoroute est en fait un immense pont de plusieurs kilomètres qui passe entre les montagnes. Sa spécificité est d'avoir littéralement été construite au dessus de la rivière Lepenec. La qualité de la route est elle aussi plus que surprenante, il n'y a pas de trous. Ça fait des semaines qu'on n'avait pas vu de route comme ça.
Nous arrivons à Pristina en tout début de soirée. Nous sommes stupéfaits par ses nombreuses routes tentaculaires. Nous ne nous attendions pas du tout à arriver dans une si grande ville. Surtout qu'en ce vendredi soir, la ville bouillonne de tous les côtés. Avec nos gros sacs à dos ce n'est pas évident de trouver notre route. 30 minutes plus tard, nous rejoignons finalement notre hôte au pied de l'hôtel Sirius. Il nous amène juste à côté dans un très grand appartement au 8ème et dernier étage d'un bâtiment des années 70. La vue sur la ville est parfaite.
Nous redescendons faire quelques courses dans un magasin ouvert 24h/24 et découvrons la ville à la nuit tombée. L'animation autour du boulevard Mère Térésa nous plaît beaucoup. Nous ne faisons cependant qu'un petit tour. Cette journée de bus nous a vraiment fatigués, tout comme le fait d'arriver dans un nouveau pays. Nous nous couchons tôt.
Pristina, Kosovo le 07 mai 2022
Surprise ! De bon matin, je reçois un message de Patrick, que nous avons quitté la veille à Skopje. Myles, Julie et lui, nos copains d'Ohrid, passent la journée à Pristina et nous proposent de les rejoindre. Nous ne pensions pas les revoir, c'est une super nouvelle.
Ils nous donnent rendez-vous au French Tacos, qui n'a de français que le nom, bien qu'Adrien soutienne qu'il s'agit d'une spécialité lyonnaise. Chico, un sud-africain, les a rejoint. Il a rencontré Julie deux semaines plus tôt à Pristina justement. Ils connaissent tous déjà la ville, Chico y vit même depuis 3 mois. Nous nous laissons porter aujourd'hui en suivant nos guides particuliers.
C'est fou de se dire qu'aucun de nous ne se connaissait il y a encore quelques jours et pourtant nous passons une journée extraordinaire. En quelques heures, nous visitons l'essentiel du centre-ville qui s'articule autour du boulevard piéton Mère Térésa. Nous commençons par la bibliothèque encagée, puis entrons dans la cathédrale Mère Térésa, récemment terminée, avant de nous rendre au monument New Born. Ce dernier symbolise la renaissance du pays suite à son indépendance.
Vers 17h, il est temps pour Patrick et Julie de rentrer à Skopje. Chico et Myles restent à Pristina et nous proposent de les rejoindre au Pri Caffe le soir venu. Les tournées de bière et de rakia s'enchaînent. Plus vite que ce que je pensais. La soirée est absolument géniale avec ces deux anglophones aux pays et aux accents si différents. Nous rentrons nous coucher bien tard, en titubant légèrement. Je me dis surtout que le réveil du lendemain ne sera pas évident.
Pristina, Kosovo le 08 mai 2022
Comme attendu, je (Clémence) comate beaucoup aujourd'hui. Ce dimanche, c'est un peu la journée pause du voyage. Tu sais, c'est ce jour où ton corps ne demande qu'à rester en pyjama, regarder une série et faire la sieste. Bref, ça me rappelle certains dimanches en France.
Adrien, lui, s'en sort mieux. Courses, balade, cuisine et écriture du journal, heureusement qu'il n'est pas aussi fatigué que moi aujourd'hui.
De Pristina à Prizren, Kosovo le 09 mai 2022
Ce matin, ça va mieux ! Je suis un peu déçue de quitter Pristina sans lui avoir accordé plus de temps. Mais mon petit doigt me dit qu'on va sûrement corriger cette frustration très bientôt.
En attendant, on reprend la direction de la gare routière. Nous nous rendons à Prizren, qu'on nous a décrite comme la perle du Kosovo. L'avantage, c'est qu'il y a des bus pour Prizren toutes les 20 minutes. Aussitôt arrivés, aussitôt assis et aussitôt partis.
Jours 95 à 100 🇽🇰 - Prizren, un goût d'Orient
De Pristina à Prizren, Kosovo le 09 mai 2022
Dans les Balkans, chose assez caractéristique et qui se confirme encore plus au Kosovo, c'est que si tu aperçois un bus qui va dans ta direction, tu n'as qu'à lever la main pour qu'il s'arrête. C'est possible où que tu sois, même sur une 2 x 3 voies ! Pareil pour la descente, bien que l'arrêt de bus officiel ne soit parfois qu'à quelques mètres.
À première vue, ça paraît génial, mais sur une distance de 81 kilomètres comme aujourd'hui, les arrêts tous les 500 mètres nous semblent interminables. Nous arrivons donc à Prizren deux bonnes heures plus tard.
Prizren, Kosovo le 09 mai 2022
Nous parcourons le trajet jusqu'à notre hébergement en slalomant entre les très nombreux touristes kosovars tantôt en voiture, tantôt à pied, qui vont et viennent de partout. Nous sommes le 09 mai 2022. Ne serions-nous pas, aujourd'hui encore, un jour férié ?
Nos premières impressions sur la ville sont plutôt mauvaises. Peut-être parce qu'on nous l'a énormément vendue et qu'inconsciemment nos attentes sont élevées.
Nous arrivons dans notre hostel, une maison ottomane rénovée. Edmond, un Kosovar de notre âge très sympathique et parlant anglais, nous accueille. Nous profitons de tous ses conseils pour savourer au maximum nos cinq jours à Prizren. En discutant, on sent cependant que ça l'étonne car personne ne reste aussi longtemps.
On foule les rues pavées et on se perd dans le labyrinthe de la vieille ville entre terrasses de cafés, maisons blanches aux toits rouges, coupoles et minarets. Contrairement à la très moderne Pristina, Prizren nous donne toute suite une impression orientale.
La ville s'étale sur les rives droite et gauche de la rivière Lumbardhi i Prizrenit (en albanais) ou Prizrenska Bistrica (en serbo-croate), un affluent du Drin blanc. Plusieurs ponts permettent de relier les deux côtés de la ville. Le tout est surplombé par une gigantesque forteresse.
En fin d'après-midi, nous retournons vers la gare routière pour trouver un immense supermarché. Il faut être honnête, nous n'avons plus trop l'habitude des grandes surfaces. C'est les bras bien chargés que nous rentrons. Nous décidons de passer par un parc pour éviter au maximum l'atmosphère très touristique du jour. En espérant que demain soit plus calme.
Prizren, Kosovo le 10 mai 2022
Notre chambre se trouve au rez-de-chaussée de l'auberge. Le voisin, un barbier, ouvre sa devanture à 8h et ne la referme pas avant 20h. Sa sono tonitruante nous berce toute la journée. À l'inverse, l'auberge est plutôt très calme, nous n'y croisons pas grand monde. À nous l'immense salle à manger !
On discute pas mal avec Edmond en espérant rencontrer d'autres personnes. En tout cas, ce ne sera très probablement pas des Kosovars. Il nous explique que le concept d'hostel, c'est-à-dire de partager sa chambre et des espaces communs, ne leur plaît pas du tout.
Ce matin, nous remontons un peu le cours de la rivière afin d'explorer un nouveau quartier. Nous y découvrons le bâtiment qui abrite le musée de la ligue de Prizren, particulièrement joli et bien rénové.
La journée est relaxante. L'après-midi, nous décidons de retourner dans le parc que nous avons traversé hier. Adrien a repéré un petit café qui semble parfait pour s'installer et écrire ce journal de bord. On ne le sait pas encore, mais ce lieu va devenir notre QG pour les prochains jours. Nous prenons un macchiato chacun et restons quelques heures dans cet écrin de verdure.
Un orage éclate le soir venu et les ruelles deviennent des torrents. Nous restons à l'auberge.
Prizren, Kosovo le 11 mai 2022
L'orage violent de la veille a laissé place à un ciel bleu bien dégagé. Le moment est idéalement choisi pour effectuer l'ascension de la forteresse. Au départ de la mosquée de Sinan Pasha, un circuit de randonnée permet d'y monter puis de revenir en longeant la rivière, quelques kilomètres plus loin.
Le chemin est si bien indiqué qu'il est impossible de se perdre. En échange d'un peu de transpiration, nous arrivons vite en haut. La forteresse est gratuite et plutôt bien préservée. Elle nous offre un point de vue idéal sur Prizren et les montagnes qui l'entoure.
Nous en faisons le tour avant de rejoindre un petit chemin, à l'arrière. Nous nous enfonçons dans une forêt peu dense au début, ce qui nous offre quelques vues dégagées dignes de l'île de la Réunion. D'autres promeneurs, principalement des personnes âgées, semblent avoir eu la même idée que nous. C'est d'autant plus facile que tout le circuit est très bien entretenu avec ses nombreux bancs, sources d'eau et lampadaires. Nous revenons en longeant la vallée sinueuse. Plusieurs restaurants au bord de l'eau annoncent le retour à la civilisation.
Une rue à côté de l'auberge de jeunesse nous attire. Piétonne, elle est remplie de bars et de restaurants. L'un d'entre eux est végétarien et son menu a l'air prometteur, nous nous y installons. Cependant, nous déchantons vite en recevant notre commande. Les prix s'avèrent élevés au regard de ce qui est proposé, en particulier le wrap de Clémence qui ne contient qu'un petit falafel. C'est un peu léger. Lorsqu'on connaît les goûts et les salaires des habitants du Kosovo, on se rend compte que ce restaurant est réservé aux touristes européens ainsi qu'aux plus riches des Kosovars. Nous n'apprécions pas vraiment ces lieux. Si nous sommes en voyage, c'est surtout pour vivre comme les locaux.
Un peu dépités, nous retournons au grill du premier jour pour compléter le repas. Nous nous installons... et constatons que les prix ont augmenté de 25% en deux jours. Le serveur ne donne pas d'explication lorsque nous lui exprimons notre désarrois. Le soir, Edmond évoque l'inflation généralisée qui frappe toute l'Europe. La viande est particulièrement touchée puisqu'elle est passée de 7 à 9€ le kilogramme. Nous nous étions déjà rendu compte de ce phénomène ces derniers mois en constatant que tous les transports avaient augmenté par rapport au prix indiqué sur internet.
Cette mauvaise expérience nous fait réfléchir et nous conforte en quelque sorte dans notre choix de vie. Mieux vaut profiter de ce qu'on a, plutôt que d'accumuler de l'argent qui risque de ne rien valoir du jour au lendemain.
Nous passons la fin de journée dans notre café préféré, loin de la zone touristique. C'est en quelque sorte notre havre de paix à Prizren.
Malheureusement, l'adage jamais deux sans trois nous frappe le soir venu. Un fusible a fondu et tout l'hostel est privé d'eau chaude.
Prizren, Kosovo le 12 mai 2022
Outre la randonnée de la veille, je n'ai pas trouvé énormément d'itinéraires balisés dans la montagne autour de Prizren. Cependant, il semble possible d'après les images satellites de Google Maps d'effectuer une boucle dans les hauteurs de la ville en reliant deux sentiers via une route forestière.
Nous nous élançons sous une chaleur un peu plus étouffante que la veille. La première partie en ville nous permet d'acheter deux bureks à la boulangerie. Nous sommes d'ailleurs arrivés au moment où tous les écoliers sortaient pour acheter leur collation du jour, à base de burek bien sûr, toujours accompagné d'un yaourt à boire. Ne pouvant pas le conserver sous cette chaleur, nous n'en prenons pas cette fois-ci.
La montée est rude, probablement la plus raide depuis le début du voyage. Comme souvent dans ces moments là, nous ne discutons pas beaucoup, nous contentant de mettre un pied devant l'autre tout en gérant notre souffle.
Une heure en plein soleil et 450 mètres de dénivelés plus tard, nous arrivons à une fontaine. C'est le signe qu'il est temps de faire une pause. Les Balkans kosovars et macédoniens sont gorgés d'eau. Nous croisons souvent lors de nos randonnées des sources, canalisées ou pas, qui jaillissent au bord du chemin. Notre prochain arrêt correspond d'ailleurs à un point d'eau que m'a indiqué Edmond.
La randonnée prend dès lors une meilleure tournure. Et ce n'est pas ce serpent au milieu de la route qui va me contredire, bien qu'il m'ait valu un cri de surprise lorsque j'ai manqué de l'écraser. Nous changeons petit à petit de versant et les arbres feuillus sont remplacés par des sapins. Certaines portions du sentier nous font penser aux forêts vosgiennes que nous avons beaucoup arpentées lorsque nous vivions à Nancy.
Arrivés à la source d'eau, nous retrouvons un itinéraire balisé. Il s'agit du sentier de grande randonnée qui relie les villes de Prizren et de Tetovo en Macédoine du Nord. Quelques tables de pique-nique sont aménagées. Néanmoins, les lieux sont assez sales, ce qui est triste dans une nature aussi belle.
Des bruits nous attirent juste avant de revenir à la ville. Un animal semble fouiller les bas côtés. En m'approchant, je découvre qu'il ne s'agit pas d'une, mais de deux testudo boettgeris, des tortues des Balkans. Elles sont reconnaissables grâce à leurs bandes noires.
De retour à l'appartement, on apprend que le chauffe-eau est réparé. Enfin pas tout à fait, il faut encore attendre que l'eau chauffe. Nous patientons, avant que Clémence ne tente sa chance.
Les jours passent et se ressemblent puisque nous retournons au Udinese Caffe sous les coups de 17h, l'heure du café. Enfin pas tout à fait, nous nous laissons tenter par un thé turc aujourd'hui. Il est accompagné de cacahuètes très salées qui nous régalent.
Plus le temps passe, et plus nous apprécions la ville, du moins ses parties plus populaires.
Prizren, Kosovo le 13 mai 2022
Nous consacrons ce dernier jour à flâner dans les rues de la ville. Il nous reste quelques petits monuments à visiter comme la tour de l'horloge ou l'intérieur de la mosquée Sinan Pasha.
Pour le midi, Edmond nous a conseillé un second grill un peu moins cher, juste en face de l'université. Nous croisons pas mal de jeunes en uniforme dans le petit parc jusqu'à côté. L'heure est au hamburger, nous faisons de même.
Qui dit flânerie dit glaces. Nous nous installons en terrasse pour en profiter. Alors que nous nous levons pour partir, nous tombons sur Rita qui passait dans la rue. Nous n'en avons pas parlé avant, mais Rita et ses parents sont les propriétaires de l'auberge de jeunesse.
Elle nous apprend un peu l'histoire des lieux. Son père accueille depuis longtemps des voyageurs en Couchsurfing. Un jour, ils ont eu l'opportunité d'acheter cette ancienne maison et de la transformer en hostel. Ils ont ouvert en 2019, autant dire que les deux années suivantes ont été calmes. Le monde commence à revenir.
Rita nous propose de nous montrer le cinéma de Prizren. Intrigués, nous la suivons sur l'autre rive. Caché au coin d'une rue piétonne, nous découvrons un cinéma en plein air. Des dizaines de sièges de toutes les couleurs sont alignés face à un écran géant en béton. Une salle intérieure prend le relais l'hiver ainsi que les jours de mauvais temps. Nous la visitons. À l'étage, il y a même d'anciens projecteurs.
Ce cinéma, c'est un peu le lieu de rencontre culturel des jeunes de la ville. Rita nous raconte autour d'un café que des films y sont régulièrement projetés depuis plus de 70 ans, pour son plus grand bonheur. Prizren est connue pour le Dokufest, un festival international de documentaires et de courts métrages qui se tient tous les ans en août. C'est le point d'orgue de la saison.
Pour cette dernière soirée, nous décidons de remonter à la forteresse. Elle offre le spot rêvé pour profiter d'un splendide coucher de soleil.
Jours 100 à 102 🇽🇰 - De retour à Pristina
Pristina, Kosovo le 14 mai 2022
Changement de programme. Nous pensions poursuivre notre route au Kosovo en allant à Pejë, dans les montagnes. Sauf que la météo y est annoncée mauvaise, et que pour la première fois, nous n'avons pas trouvé de logement à notre goût. Nous revenons donc à Pristina, passage obligatoire pour aller en Serbie.
Comme de vrais locaux, nous nous arrêtons avant la gare routière afin de gagner quelques centaines de mètres sur notre trajet à pied. Nous contactons notre nouvel hôte via Whatsapp grâce au wifi de la ville. Et nous voilà déjà arrivés dans notre nouveau logis alors qu'il n'est que 13h. Nous faisons quelques courses et cuisinons à l'appartement avant de ressortir nous promener.
Je ne sais pas si tu te souviens, mais mon dernier jour à Pristina (Clémence) était plutôt reposant alors il est temps de rattraper le temps perdu. On vadrouille dans les rues tantôt surplombées par des imposants immeubles soviétiques, tantôt par des maisons à un étage avec jardin. Cette ville est vraiment particulière. Nous apprécions beaucoup cette balade de fin de journée.
D'ailleurs, aujourd'hui est un jour un peu particulier. En effet, ça fait tout pile 100 jours que nous avons pris le départ de Dijon. Il faut donc fêter ce jour symbolique ! Mais comment ? Avec une soirée crêpes, évidemment !
100 jours qu'on a tout quitté et on est impatients de vivre les 100 prochains. C'est fou comme c'est passé vite. On a tellement hâte de continuer à créer cette nouvelle vie qui nous plaît beaucoup. On nous demande souvent qu'elle est notre destination et combien de temps va durer ce voyage. En vérité, on en a aucune idée et c'est vraiment ça qui est chouette.
Suis toujours tes rêves, quels qu'ils soient !
Pristina, Kosovo le 15 mai 2022
Le soleil nous fait émerger de bonne heure. La chaleur s'installe de plus en plus. Nous décidons donc de nous balader ce matin avant que le soleil ne soit au zénith. Au menu, passage au monument New Born, qu'on avait découvert il y a une semaine, puis contournement du stade pour atteindre le bas des escaliers de Dragodan. Il y a comme un air de San Franscisco par ici. Les dizaines de marches violettes nous font prendre de la hauteur sur la ville et nous amènent au quartier des ambassades, plutôt très calme. Nous déambulons en nous amusant à reconnaître chaque drapeau et chaque nationalité avant de rejoindre le parc au-dessus. Un magnifique dimanche matin.
Nous rentrons déjeuner et préparons notre passage en Serbie pour le lendemain. Nous échangeons également avec Laure et Ludo, deux voyageurs en van qui arrivent à Pristina en fin de journée. C'est l'occasion parfaite de se rencontrer pour la première fois, le temps d'une soirée. Ils nous envoient les coordonnées GPS de leur parking pour la nuit et coup de chance, nous ne logeons qu'à quelques minutes de là. Comme souvent avec les vanlifers, nos rencontres débutent par... une douche.
L'étape suivante est plus classique, une pinte pression au bar suivie d'une soirée pizzas. De quoi faire connaissance comme il se doit et de bien sympathiser.
De Pristina, Kosovo à Nis, Serbie le 16 mai 2022
Nous avons prévenu notre hôte de notre départ à 11h30 pour qu'il puisse récupérer les clés de l'appartement. Quelques minutes avant, nous entendons du bruit dans le couloir. C'était bien lui et notre voisin. Ils attendaient patiemment qu'on sorte mais n'avaient pas osé sonner. Un bel exemple du respect (un peu timide) kosovar.
Nous nous dirigeons vers la fameuse bibliothèque de la ville, qui est ouverte ! 4 fois qu'on essaye d'y entrer sans succès. Aujourd'hui c'est le bon jour et heureusement car c'était notre dernière chance. Cette bibliothèque est aussi atypique à l'intérieur qu'à l'extérieur. Elle a cette atmosphère paisible qui donne envie de s'y réfugier un bon moment. Laure nous y rejoint puis nous repartons tous les 3 en direction du van afin de retrouver Ludo et Ryo, leur malinois.
Le hasard fait quand même bien les choses. Laure, Ludo et Ryo ont visité Pristina ce matin et nous proposent de nous emmener jusqu'à Nis, notre destination serbe, à bord de leur van. Nous acceptons sans hésiter et nous voilà tous les 5 à bord du van. Ryo se fait tant bien que mal à cette nouvelle cohabitation. Au bout de quelques minutes, il prend place sur nos cuisses. Il nous a adoptés.
Nous roulons jusqu'à la frontière de Merdare sans trop d'encombres. Nous savons que le passage de frontière entre le Kosovo et la Serbie n'est pas certain. Nous décidons donc de nous séparer pour optimiser nos chances.
Nous prenons les devants à pied et sommes accueillis avec le sourire par 4 douaniers kosovars très sympathiques et bavards. Ils sont plus qu'intrigués par notre voyage au long cours sans avion. Nos cartes d'identité sont rapidement scannées devant tout le monde. Nous les récupérons et poursuivons notre route jusqu'au guichet serbe. Autre ambiance, pas de bonjour, pas d'aurevoir, pas de questions tout court d'ailleurs. Le douanier serbe scanne simplement nos cartes d'identité et nous laisse passer.
C'est donc le passage de frontière le plus rapide qu'on ait fait ! Nous n'avons eu aucun souci malgré notre entrée au Kosovo par la Macédoine du Nord. Si tu nous lis et que tu souhaites faire le même trajet que nous, n'hésite pas ! Mais bien sûr en utilisant uniquement ta carte d'identité.
Au revoir le Kosovo. Nous ne sommes restés que 10 jours, alors ce n'est pas possible de tirer un bilan complet du pays. On peut tout de même évoquer le fait que le pays est en pleine évolution et qu'on a hâte d'y revenir dans quelques années.
Kosovo, nous reviendrons
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Merci d'avoir lu jusqu'au bout ❤️
Il est enfin temps de reprendre notre route vers l'est. Pour cela, tu l'auras compris, nous allons traverser le sud de la Serbie. Continue l'aventure avec nous !
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